Opinions of Sunday, 25 October 2015

Auteur: Léon Tuam

Biya avec son régime reste la plus grande menace de tous les temps

Si l’on me demandait quelle était la plus grande menace survenue dans la vie du peuple camerounais, je n’irais pas parler des dominations économique, monétaire et financière françaises ni de la rébellion armée montée de toutes pièces au nord du Cameroun, mais je pointerais directement Paul Biya, qui après 33 ans s’accroche encore au pouvoir, le caresse, le lèche et jouit comme un adolescent amoureux.

Nous avons au Cameroun un peuple bien averti, éveillé, travailleur, créatif, patient, courageux et déterminé, qui a été toujours prêt à s’enlever du gouffre crasseux et humiliant où des forces externes et internes le maintiennent, mais qui malheureusement s’est toujours retrouvé avec des dirigeants-valets viscéralement égoïstes et peureux.

La plus grande menace de tous les temps dans la vie du peuple camerounais a été et reste bel et bien Paul Biya, cet homme qui refuse d’accompagner son peuple visionnaire, dynamique et courageux dans ses ambitions et sa soif immodérée de se libérer et d’accéder à la souveraineté. Sans vision, sans énergie ni courage ni volonté politique, Paul Biya décline les invitations de son peuple.

Et aujourd’hui à cause de son égoïsme et de son refus obstiné d’écouter les appels légitimes et opportuns des patriotes camerounais, certains fils-valets et antipatriotes de ce pays ont fini par choisir des chemins infernaux pour évincer ce prince du pouvoir, et demain, ceci fera de nous des citoyens émasculés plus dépendants et d’esclaves perpétuels. Ne voyons-nous pas la Cote d’Ivoire !

Paul Biya qui se dit trop malin n’est désormais qu’un oiseau en cage. Résister au renard et céder à l’oiseau de proie, ah quelle erreur ! Que fera-t-il quand l’arbre accordé à l’oiseau de proie deviendra l’abri idéal et définitif autant pour les aiglons que pour les renardeaux, et d’où ceux-ci partiront pour semer la désolation, le chaos, l’humiliation et plier le pays à la soumission totale ?

Monsieur Biya sait bien ce que les Camerounais veulent et ce qu’ils ne veulent pas, mais prend toujours le chemin contraire, déçoit leurs attentes. Dans moins d’un an, la rébellion téléguidée du nord pourrait bien devenir plus forte et se répandre dans le pays comme des cellules cancéreuses dans un milieu favorable.

Monsieur Biya ôte aux Camerounais leur fierté de se battre héroïquement et de vaincre dans cette guerre qu’on lui impose. Jusqu’à une date récente j’étais confiant que le Cameroun allait gagner cette guerre et en humilier les commanditaires. Mais voyez les maladresses du lâche et de l’égoïste ! Un peuple se libère ; autrui ne le libère jamais sans qu’il gère des suites amères.

Comment peut-on faire entrer dans sa bergerie des panthères pour combattre des guépards ? Elles ont les mêmes régimes, elles ont les mêmes missions. Mon pays est perdu. Mon fier peuple est vendu. Nous sommes perdus. Pour de bons analystes qui comprennent bien le monde actuel, nos chances de gagner cette guerre s’amenuisent désormais. A la tête du Cameroun, c’est le vide, et les rusés en tirent grands profits.

Des attaques d’un autre genre verraient le jour, des attaques sur les biens, sur les populations et sur les des éléments des forces armées les plus dévoués s’accélérant ainsi que sur réfugiés, la guerre ne sera plus seulement au nord du pays, elle et se généralisera, et Paul Biya perdra ce qui lui est si cher, plus cher que la vie des millions de camerounais : son pouvoir. Le glas a sonné.

Je ne souhaite pas au Cameroun ce chaos qui semble dorénavant inévitable. Mais je refuse d’être surpris. La seule et plus grande menace survenue dans la vie du grand peuple D’Um Nyobé, c’est Paul Biya et son régime néocolonial. Analysez vous-mêmes les faits lointains et récents de la scène nationale en évacuant partialité et passions de l’esprit, et vous verrez toutes nos pertes.

Mais nous ne désespérons pas. Notre vraie libération et notre souveraineté peuvent être retardées ; rien jamais n’empêchera notre peuple déterminé d’y marcher et d’être victorieux. On n’écrase pas les enfants d’Um Nyobé. Cette victoire viendra. Ce n’est qu’une affaire du temps qui n’est plus si loin.