Opinions of Wednesday, 18 January 2017

Auteur: fr.allafrica.com

Biya et Tumi seuls remparts devant une situation qui vire au chaos

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Le comité ad hoc chargé de trouver une issue pacifique à la bourrasque sociale qui déporte et emporte les régions du Nord-Ouest et du Sud - Ouest du pays, a une fois de plus échoué devant l'intransigeance des syndicats des enseignants qui exigent notoirement la mutation du Cameroun en Etat fédéral.

Le comité interministériel (ministère de l'Enseignement supérieur, ministère des Enseignements secondaires et ministère de l'Education de base) ad hoc dirigé par Ghogomu Paul Mingo, directeur de cabinet du Premier ministre, et chargé de ramener la paix dans les cœurs des ressortissants des deux régions anglophones du pays, a rendu sa copie hier 16 janvier 2017, sur un aveu d'échec. Un de trop peut-être.

Selon le communiqué final y relatif, le mot d'ordre de grève, n'a bougé d'un iota. Aussi, les cours n'ont-ils pas repris dans les régions incriminées. Bien plus, les ressortissants francophones, depuis des mois, sont la cible d'une ignoble violence dont seule la pudeur nous interdit d'en parler à brûle-pourpoint dans ces lignes.

Seulement, puisque les faits ne sont pas libres comme les commentaires ou l'analyse, hier lundi 17 janvier, des images horribles que personne ne saurait attribuer à la phobie des réseaux sociaux qui hante le pouvoir de Yaoundé, font état d’élèves francophones violemment pris à partie par leurs « compatriotes » de Limbe (région du sud - Ouest). Ensanglantés telles des bêtes de boucherie, des visages de jeunes élèves francophones, ont dû choquer mêmes les partisans du fédéralisme.

Mais passons. Tout le monde, y compris le gouvernement, sait très bien que les francophones subissent de nombreuses casses et autres exactions à Bamenda et Buea. Toute chose qui amène à s'interroger sur la rectitude de ces Camerounais qui veulent un Etat fédéré, en attentant à la vie de leurs compatriotes qui ne souffrent pas moins d'un régime prédateur et néocolonial qui blesse mortellement tout le monde, y compris ses propres créatures.

A l'allure où vont les choses, et eu égard à la condescendance du président de la République qui reste personnellement indifférent aux violents remous sociaux (lors même qu'il y a mort d'hommes !) à Bamenda et Buea, l'on se demande bien quelles sont, les attributions de Paul Biya à la tête du Cameroun.

Et pourtant, toute analyse faite, et vu le désaveu par les populations de l'élite politico-administrative des régions concernées, il est clair et évident qu'à ce jour, seul un déplacement du chef de l'Etat, accompagné du Cardinal Christian Tumi, peut ramener les Camerounais de culture anglophone à de meilleurs sentiments. Le président de la République ayant lui-même versé de l'huile sur le feu, avec comme à l'accoutumée (pour toutes les crises sociales), son discours martial du 31 décembre 2016 empreint d'arrogance et d'une inexplicable idéologie répressive reposant sur l'armée.