Opinions of Monday, 1 February 2016

Auteur: Hervé Villard Njiélé

Boko Haram : Le Cameroun dans le piège des attentats suicides

Six nouvelles personnes  ont trouvé la mort vendredi 29 janvier 2016  dans une série de trois attentats  dans le village de Bargaram dans le Logone et Chari.

Six morts  parmi lesquels  deux  villageois, un militaire et les trois kamikazes, c’est le bilan  du triple attentat suicide qui s’est produit vendredi 29 janvier 2016 dans la localité de Bargaram dans le département du Logone et Chari. Même si les circonstances de ces autres attaques kamikazes ne sont pas claires, l’on fait savoir que les kamikazes qui visaient  la mosquée de cette localité  ont été  identifiés par les membres du comité de vigilance. Se sentant découverts, ils ont tout précocement déclenché leurs charges explosives pour échapper au lynchage.

Tuant  et blessant  les personnes qui se trouvaient dans ce périmètre là. Parmi les blessés on compte également des militaires  et des civils. Les blessés ont été conduits  au centre de santé de la place pour  des soins intensifs. Des autorités administratives de ce département sont descendues sur les lieux du sinistre pour s’enquérir de la situation.  

Après le message de condoléances aux familles des victimes, ces dernières ont invité les populations à ne pas céder à la panique et surtout à rester vigilants. Ce triple attentats suicides qui vient à nouveau endeuiller des familles dans la ville de Bargaram intervient  au lendemain du triple  attentat de Kerawa, dans le même département, et qui  a causé la mort de six personnes et blessés 19 autres quelques jours plus tôt.  Ici, les terroristes qui voulaient faire exploser leur charge dans l’école  publique de Kerawa devenue depuis le début de la guerre contre Boko Haram un camp de refugiés des nigérians, ont été contraints de se faire exploser à l’entrée de cet  édifice. Tuant ainsi  six personnes et blessant d’autres.

Bien avant  l’attaque de Bargaram et celle de Kerawa, c’est  la ville de Bodo qui  essuyait les affres de ces hommes sans foi ni loi le lundi  25 janvier 2016 dernier. Comme bilan de ce carnage, on avait enregistré plus de 37 morts et près de 80 blessés parmi lesquels 15 graves.  Des commerçants, à en croire des sources locales, venus nombreux vendre les marchandises dans ce marché situé non loin de la frontière avec le Nigéria,  installaient  leurs marchandises quand l’irréparable  s’est produit.

Les bombes ont explosées tuant plus d’une trentaine d’entre eux et blessant plus de 79 autres.  Tétanisées par l’ampleur du drame qui venait de se dérouler, les commerçants  et  tous les habitants s’étaient mis à courir dans tous les sens comme pour échapper au malheur qui venait de  frapper le village.

A coté des attentats  suicides évoqués, on note pareillement  celui ayant fait trois morts  et plusieurs blessés dans la ville de Limani samedi 23 janvier 2016. Ou encore ceux s’étant déroulés dans les mosquées de Kouyape dans l’arrondissement de Kolofata  et de Guetchewe avec un bilan de 13 et 4 morts.

Il faut dire que depuis le début de l’année 2016, Boko Haram qui semble avoir reçu un regain d’énergie et changé de stratégie, frappe quasiment tous les jours. Malgré la mobilité, la vigilance et l'important déploiement des comités de vigilance sur le terrain.  Durant le seul mois de janvier,  on a enregistré près d’une vingtaine d’attentats suicide  dans l’Extrême Nord pour en moyenne 80 morts et plus d’une centaine de blessés. Un record depuis de début de cette crise avec les "fous de Dieu".

Une chose qui devrait  pousser  la Force multinationale mixte (Fmm) dont la poudrière de son secteur n°1 basée à Mora a été incendiée mystérieusement  à revoir   sa stratégie de guerre. Surtout que cette dernière a changé de phase.