A première vue, aucun lien direct entre ces trois entités. Pourtant, ils ne sont pas très distants.
L’enthousiasme et le sens du patriotisme avec lesquels de jeunes camerounais de la partie septentrionale du Cameroun se sont volontairement engagés dans des comités de vigilance, le plus souvent au prix de leurs vies, ne vont pas sans quelques soucis.
Des milliers d’adolescents, et même des adultes, sont enrôlés dans des groupes d’auto-défense pour servir de sentinelles aux mouvements des éléments de Boko Haram dans les régions de l’Extrême nord.
Leurs exploits dans la collaboration avec les forces de l’ordre ont déjà montré toute leur efficacité. Malgré quelques pertes prévisibles dans ce type d’opération.
Officiellement, ils n’ont pas de rémunération, comme les éléments des forces de l’ordre. Pourtant, ceux qui «se débrouillaient» pour se nourrir ou pour entretenir leurs familles, commencent à bien se poser des questions, confrontés aux réalités de la vie familiale.
Manifestement, ce volet de leur traitement n’a pas été prévu. Pourtant, la question commence à se poser avec beaucoup d’acuité ; même si les quelques membres des comités de vigilance dévoilés comme ayant eu quelques connexions avec les membres de Boko haram, moyennant quelques Cfa, est encore tenu comme marginal, la question mérite d’être posée sur le traitement de ces jeunes qui peuvent constituer, à la longue, un grand danger, si leur encadrement n’est pas bien assuré.
Et l’on revient là à la grande solidarité nationale qui s’est montrée très spontanée, il y a un an déjà, à travers les fameux coups de cœur.
Mais qui s’est estompé, comme une pluie en saison sèche. De temps en temps, ce sont des annonces de dons que Paul Biya a accordés à quelques familles des victimes de Boko Haram.
Pourtant, ces jeunes, engagés malgré eux sur un front qui n’était point le leur au départ, ont eux aussi, plus que les hommes en tenue du reste dans leur rôle, besoin de la solidarité nationale. Comme l’effervescence que le pays a connue il y a un an, avec une avalanche de coups de cœur. En attendant, la fin de la guerre, elle, n’est pas pour demain.