La multiplication des foyers de guerre par les mouvements islamistes laissent présager un comportement suicidaire d’une idéologie aux abois. Il faut donc redouter les actes de Boko Haram qui planifie un nettoyage complet de la civilisation actuelle pour un nouveau monde où la charia serait imposée. A l’instar du fascisme espagnol qui chantait glorieusement « Viva la muerta », Boko Haram s’est affranchie de la pitié. L’éloge de la cruauté et de la peur est son crédo.
Boko Haram n’a pas de frontière. Ce mouvement terroriste a su s’implanter de l’Afrique de l’Ouest en Afrique Centrale. Il a réussi à fédérer à sa cause criminelle des populations abandonnées par les pouvoirs en place. L’implantation de Boko Haram s’est faite en douceur. Personne n’a vu cette organisation gagner du terrain dans un désert social qui va du Mali jusqu’au Cameroun. Son implantation au Nigeria était pourtant prévisible. Dans un pays où une poignée de personnes détient la totalité des richesses issues du pétrole, le reste de la population est soumis à la misère absolue.
Les images de cartes postales du Nigeria sont trompeuses. Le pays est mal géré. Et c’est le cas de tous les pays où Boko haram a facilement ouvert des antennes. Enrôler des jeunes s’est fait de manière très banale. Un peuple affamé est disponible et malléable. Il ne fait donc aucun doute que Boko Hram s’est implanté dans tous ces pays avec la complicité implicite des autorités.
Boko Haram trouve un écho favorable auprès des populations affamées en Afrique. Dans les régions abandonnées, l’islam radical s’implante facilement car il véhicule un message que les populations attendent des autorités. Car, ne l’oublions pas, les inégalités sociales, la corruption, l’affichage insolent des richesses pillées, le tribalisme et le népotisme sont autant de freins, non seulement au développement, mais à l’éclosion de groupuscules dissidents et sans morale. Nous devons redouter Boko Haram autant que nos hauts fonctionnaires qui affichent, sans scrupule, les richesses pillées.
Boko Haram a fait allégeance à l’État islamique. Nous ne pouvons nous en étonner. Il met en pratique des méthodes brutales, barbares et d’une extrême cruauté. Ses implantations, en petits groupes, dans les coins les plus reculés rendent plus difficiles les stratégies militaires des états. Boko Haram frappe et disparaît. Cet art de la guerre n’est pas nouveau. Mais, les gouvernements en place semblent incapables de casser cette machine de guerre décidée à prendre le pouvoir par la peur.
Il serait donc illusoire de croire que Boko Haram et ses alliés sont condamnés. Les inégalités criardes, les dictatures, les pillages par une minorité consolident Boko Haram. Les peuples en perdition n’ont d’autres repères que des bandits armés et sanguinaires. Mais en face, les régimes légaux semblent s’accommoder à ces brutes. Ils sont confortés par la communauté internationale dont le seul objet est de préserver ses acquis : l’exploitation des matières premières dans ce contexte social continue.
Boko Haram promet un état qui remet en cause l’émancipation des femmes. Ces dernières seront réduites en esclaves sexuelles. Avons-nous besoin d’une société qui régresse en droit et en devoir ?
Les armes ne suffiront pas à éradiquer Boko Haram. Cette lutte ne peut se traduire par les dérives sécuritaires et les restrictions liberticides comme nous pouvons l’observer par les pays affectés. Seule la lutte contre le chômage, les inégalités et l’injustice mettront à mal l’éloge de la cruauté de Boko Haram.
Le combat contre Boko Haram nous interpelle tous. Nous feignons de l’ignorer. Mais il est à nos portes. Toutes les dictatures sont à combattre. Aujourd’hui, nous subissons la dictature de nos dirigeants. Nous ne pouvons y ajouter celle des extrémistes sanguinaires.