L'arrivée de Samuel Eto'o à la tête de la FECAFOOT et la probable élection de Didier Drogba en Côte d'Ivoire relance le débat sur la gestion du football en Afrique. Pour Greg Btp les amoureux du ballon rond des deux pays se trompent de combat en "se lançant dans un débat qui ne vise qu'à nuire à l'image l'un de l'autre par media sociaux interposés".

Au moment, où l'Afrique du football vient de connaître un séisme avec l'élection de Samuel Eto'o à la FECAFOOT alors qu'il ne partait pas gagnant, au moment même où ce dernier vient d'apporter son soutien au candidat Didier Drogba à la FIF en appelant les délégués à lui faire confiance, les peuples de ces deux pays viennent de franchir le Rubicon, se lançant dans un débat qui ne vise qu'à nuire à l'image l'un de l'autre par media sociaux interposés. C'est totalement se tromper d'adversaire. Le football de nos pays, quel qu’ils soient, est en décrépitude. Celui qui voudrait me démentir n'a qu'à répondre aux questions suivantes :

1- Combien de joueurs évoluant dans le championnat national de leur pays figurent sur la liste?

2- S'il y en a, quel pourcentage cela fait-il ?

Pour quelqu'un de sérieux, il est clair que la plupart des joueurs de nos pays sont à l'étranger. Pourquoi ? Parce que le football local est en lambeaux dans nos pays. Justifiez comme vous voulez, argumentez comme vous voulez, les faits sont têtus. Certaines personnes ici ne savent même pas quand la prochaine journée du championnat aura lieu, puisqu'elles ne s'y intéressent même pas. Elles n'ont jamais mis pied au stade pour un match de championnat, mais elles peuvent vous décrire les championnats anglais, français, espagnols allemands ou néerlandais.

Pourquoi tous les jeunes dans nos pays rêvent-ils d'aller jouer à l'étranger? Parce que c'est mieux structuré, mieux organisé et bien payé.

Le Cameroun a l'organisation de la CAN 2021. Cela lui a permis de se construire des infrastructures adéquates pour le développement local d'un football durable et d'une économie de football. Avec 7 stades de plus de 20 000 places et 20 stades de plus de 5000 places, c'est une base indispensable pour faire jouer toutes les catégories d'âges, hommes comme femmes.

La Côte d'Ivoire prépare la CAN dans un an et est en train de construire 6 stades d'une capacité minimale de 20 000 places sans compter les stades d'entraînement. Toutes ces infrastructures peuvent être utiles si elles sont utilisées à bon escient.

L'adversaire du Cameroun, ce n'est pas la Côte d'Ivoire. Et l'adversaire de la Côte d'Ivoire ce n'est pas le Cameroun. La rivalité footballistique ne doit pas être confondue à l'animosité, à la haine. Chacun a envie de gagner une rencontre. A la fin, le vainqueur salue le vaincu. C'est ça l'esprit du football.

Notre adversaire commun, ce sont ces gens qui ont déjà structuré leur football local, et dont les joueurs vont rarement à l'étranger, parce que chez eux, ils ont déjà toutes les infrastructures, et les joueurs sont bien payés. Regardez qui a voté pour le report de la CAN. Ce n'est ni le Cameroun, ni la Côte d'Ivoire, ni le Sénégal, ni le Mali, ni le Gabon. Hormis l'épiphénomène Burkina que je mets dans le cadre de la maladresse propre à l'africain, nous parlons du Maroc et de l'Égypte.

Qui sont-ils ? Ce sont des gens qui ont déjà tout en place. Pour eux, voir la Côte d'Ivoire et le Cameroun dotés de telles infrastructures sportives augmente le nombre de concurrents en Afrique. Ces deux pays ont souvent demandé le soutien de toute l'Afrique pour qu'ils organisent la coupe du monde. Et comme la coupe du monde passe à 48, un seul pays ne peut plus organiser. C'est une très mauvaise nouvelle pour eux qui voulaient toujours peser très fort sur le football continental. D'où la colère de Samuel Eto'o envers eux et son soutien à DD. Il sait que s'il a des partenaires aussi puissants que lui, ils peuvent renverser la CAF et la FIFA.

Nous nous trompons d'ennemi. Au lieu de se quereller, le COCAN ivoirien, qui avait déjà commencé à travailler avec le COCAN Camerounais (heureusement), devrait se déplacer au Cameroun pendant la CAN pour apprendre (je vois les orgueilleux dire : le Cameroun ne peut rien nous enseigner) On apprend même des erreurs des autres pour améliorer ce qui n'a pas été bien fait.

Nous nous sommes tous comportés exactement comme le colon nous l'avait enseigné: A se battre pour les intérêts égoïstes.
NON NON NON NON NON.

Si nous structurons notre football local, nos joueurs n'iront plus tous à l'étranger. Et les clubs européens n'auront plus d'emprise sur nos sélections nationales. La RDC est un bel exemple (Trésor Mputu a refusé un contrat d'Arsenal et il est payé chez lui à 80 millions de FCFA).

L'Afrique, surtout l'Afrique équatoriale, où le climat est doux, ne doit pas avoir des championnats qui se jouent sur la terre nue ou sur le tapis (synthétique). C'est une grosse honte pour nous tous. Avec tout ce qui a été posté, on peut tous voir que nous avons beaucoup de travail à faire dans nos pays. Ne gaspillons pas ce temps qui peut être précieux pour avancer, en nous livrant à des querelles qui ne grandissent pas l'Afrique.

Je suis Camerounais, je serai fier d'accueillir, de guider et d'orienter l'Afrique entière du football qui viendra faire sa fête et dans un an, nous irons fêter avec nos frères ivoiriens.

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