Les changements climatiques influencent-ils la production cacaoyère et caféière ? La question préoccupe les acteurs de la filière, qui se sont réunis le 02 mars à Yaoundé.
Les variations climatiques sont-elles effectives dans les bassins de production cacaoyère et caféière ? Par ailleurs, serait-il possible de modéliser la production des fèves de cacao et des baies de café en fonction de quelques variables climatiques ? Pour apporter des éléments de réponses à ces questionnements, une enquête sur la situation a été menée auprès de 200 producteurs.
Pour ce qui du Cameroun, l’analyse diagnostique des défis qui interpellent l’interprofession du cacao et du café, a mis en exergue des problèmes récurrents. L’étude de l’impact du climat changeant sur la production, pathologie très importante du verger cacaoyer, vieillissement du verger et des producteurs, dispersion et faible organisation des producteurs, cherté des intrants phytosanitaires, difficulté d’accès au crédit pour les opérateurs, déficit de transformations locales, mauvaises pratiques culturales et postrécolte, baisse du volume et de la qualité du cacao et du café.
Dans un environnement en pleine mutation et face à un marché toujours plus exigeant, la recherche, l’innovation, l’emploi durable, la qualité des produits, le marché, sonnent comme autant de valeurs qui animent les opérateurs de l’interprofession du cacao, comme du café, défini comme un lieu de rencontres, d’échanges, de partages et de réflexion. C’est pour répondre à ses problèmes que l’interprofession a décliné sa devise en huit programmes, lesquels constituent le socle des priorités lui permettant de disposer d’un fil rouge dans le déploiement de ses activités et de son arbitrage.
Ces programmes vont de l’assainissement de la commercialisation interne à la certification, en passant par le rajeunissement de la force de production, les bonnes pratiques agricoles, la transformation locale, l’accès des opérateurs aux financements. Toutes ses approches stratégiques, mises en œuvre efficacement, contribueront à coup sûr au relèvement des avantages comparatifs du cacao et du café du Cameroun, occasionnant de facto à terme, une meilleure distribution des richesses, un juste prix pour le producteur pour développement durable.
L’observatoire de l’influence des changements climatiques sur la productivité cacaoyère et caféière, s’inscrit dans le cadre d’un partenariat public-privé IRAD (institut de recherche agricole pour le développement) — CICC (conseil interprofessionnel du cacao et du café). Si la première phase de l’étude (2013 — 2015) a permis de mettre en place le dispositif et de commencer à collecter les données requises, pendant la deuxième phase (2016 — 2018), il est prévu d’achever la collecte des données, de peaufiner les analyses statistiques et de tester le modèle de prévision élaboré.