Le secrétaire général de la présidence camerounaise a, ces dernières semaines, lancé des discussions avec la société portugaise Cimontubo pour rénover la seule raffinerie du pays.


Véritable serpent de mer, la rénovation de la raffinerie de la Société nationale de raffinage (Sonara), en partie détruite dans un incendie en 2019, est en passe d'être relancée. Sur instruction du secrétaire général de la présidence de la République (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh, des discussions ont été engagées ces dernières semaines avec la société portugaise Cimontubo.
Cette dernière s'appuie sur les conseils de Financia Capital, de Serge Yanic Nana, particulièrement bien introduit à la présidence. Celui-ci a participé à trois séances de travail, réunissant des représentants de la Sonara, et le PDG de Cimontubo, Antonio Marcelino. La rencontre a été facilitée par la médiation d'homme d'affaires et armateur Camerounais, proche du SGPR.
Une note de synthèse des discussions, que nos confrère de Africa intelligence a pu consulter, a été transmise au président, Paul Biya, le 7 mai, qui a donné son feu vert à la poursuite des tractations. Le montant de l'opération pourrait se chiffrer à 305 milliards de francs CFA (450 millions d'euros).

Accord présidentiel

Reste à savoir comment ce nouvel acteur va s'articuler avec les projets déjà existants. À la fin de l'année 2023, le ministre de l'énergie, Gaston Eloundou Essomba, annonçait que l'entreprise américaine Chemlex ainsi que le cabinet français Performance Plus Innovation étaient respectivement adjudicataires des marchés d'ingénierie de base et d'appui à la maîtrise d'ouvrage. Les marchés avaient alors été négociés par le directeur de l'époque, Jean-Paul Simo Njonou, remplacé en février par Harouna Bako, à l'initiative de Ferdinand Ngoh Ngoh (AI du 19/02/24).
En avril 2022, le chef de l'État camerounais avait donné son accord pour la réhabilitation et la reconstruction de la Sonara, et notamment des unités de production détruites par l'incendie du 31 mai 2019. L'accident s'était produit alors que le projet de modernisation des infrastructures lancé en 2008, Sonara 2010, s'était englué, et n'avait toujours pas achevé sa première phase.