Opinions of Thursday, 24 November 2022

Auteur: Jean Pierre Bekolo

Cameroun : Le gros clin d'oeil du Qatar à Paul Biya

Un État indépendant en 1971 Un État indépendant en 1971

Un État indépendant en 1971, les mêmes revenus pétroliers que le Gabon en 1980, une île dans le désert, l’émir du Qatar aurait déclaré « Je transformerai le sable en or ».Nous sommes en 2022, le Qatar est un miracle. Un miracle ? Pas vraiment. Qu’ont-ils fait que nous, Africains, n’avons pas fait ? On dit qu’ils ont fait venir des Palestiniens qui savent très bien investir en bourse pour les aider à faire fructifier leur argent. Alors que nous pleurons le départ du professeur Omotunde, j’ai le sentiment qu’avec l’Egypte,  nous, Africains, sommes prisonniers d’un passé glorieux. Nous donnons l’impression que nous sommes dans l’incapacité de nous produire ou reproduire un futur comme l’ont fait les Qataris,  qui sont aujourd’hui le rêve du monde entier, y compris des Occidentaux.

Si l’on s’en tient au modèle économique, qui peut nous dire pourquoi les Camerounais vont tous faire du shopping à Dubaï, alors que ce pays ne produit pas grand-chose ? Les Qataris se sont positionnés pour être le premier port où tous ceux qui produisent en Chine vont décharger leurs marchandises avant de les expédier aux différents détaillants du monde. Quel est l’intérêt pour Adidas de ramener tout son stock de chaussures fabriquées en Chine en Allemagne ? Puisque les détaillants sont partout dans le monde, le stock est distribué depuis Dubaï dans différents pays.

*Si l’on s’en tient à ce positionnement dans l’économie mondiale, quel est le positionnement des pays africains, hormis le rôle de fournisseurs de matières premières qui leur est dévolu depuis l’époque coloniale et dont les prix sont fixés à Londres ? Aux Africains qui se joignent à l’Occident pour critiquer les conditions de travail des étrangers, quel pays offre aujourd’hui du travail aux africains ? Le spectacle des Africains abandonnés à la mort en mer ne nous paraît pas assez horrible. La loi islamique.

Tous ces Africains qui rêvent de l’Egypte mais qui sont incapables de créer une seule ville, je veux dire un seul village où les gens vivent à la manière Egyptienne… Malgré leur richesse, les Qataris ne sont pas dans le bling bling des Africains, leur modestie et leur humilité n’ont d’égal que leur ambition de créer une nation où leur peuple a une vie décente. La monarchie qatarie, un fils a déposé le père… Malgré les miracles que ce dernier avait déjà fait, et le fils continue les miracles ils organisent la coupe du monde en « climatisant les stades » !

Ici chez nous, ils rêvent de succession d’une misère à une autre… pour mieux montrer au peuple qu’ils sont grands, ils doivent s’assurer que le peuple est encore plus pauvre. Comment faisons-nous pour vivre dans un futur impossible ? Nous pleurons le professeur Omotunde sans même imaginer un acte aussi simple que de mettre ses enseignements dans les programmes scolaires!

Le futur est ce qui nous dépasse le plus, même l’imaginer nous en sommes incapables… pourtant rêver est gratuit. Nous, quand on rêve, c’est pour aller au Qatar, pour dépenser de l’argent et pour prendre des photos (le bluff!).  C’est ce qui nous rend grand, être en mesure de s’échapper de chez soi, de son Afrique.  A quel moment allons-nous rêver d’être le Qatar… voire plus? C’est ce qu’on appelle l’Afrofuturisme. Foumban is Wakanda!