Opinions of Friday, 11 March 2022

Auteur: Boris Bertolt

Cameroun : l’université de Maroua éclaboussée par un scandale autour des thèses de Doctorat PhD

Une enseignante nterpelle le Recteur Une enseignante nterpelle le Recteur

Le lanceur d’alerte Boris Bertolt relaie une dénonciation d’une enseignante de l’Université de Maroua concernant un scandale autour de la soutenance des thèses de Doctorat. Elle interpelle le recteur.

UNE ENSEIGNANTE DENONCE LES SOUTENANCES À TÊTES CHERCHEUSES À L’UNIVERSITÉ DE MAROUA ET INTERPELLE LE RECTEUR

“ Les doctorants de l’Université de Maroua subissent depuis quelques années une injustice criarde dans les procédures de soutenance des thèses de Doctorat PhD. Les critères d’évaluation scientifique sont foulés au pied au profit des humeurs des responsables des écoles doctorales, des intérêts (parfois peu orthodoxes) des directeurs.

Des étudiants sont bloqués pour des raisons non fondées et parfois par des prétextes fallacieux dont le seul but est de nuire à un collègue ou à l’étudiant lui-même. Pour nous les filles, nous sommes parfois contraintes de livrer notre intimité à nos directeurs, comme condition pour faire passer la thèse. Des solidarités fâcheuses se sont créées entre les enseignants dans le but de dissimuler le véritable bourreau de tel enseignant qui veut compléter ses dossiers pour le changement de grade ou de tel étudiant qui fait des mains et pieds pour bénéficier des recrutements spéciaux du Président de la République.

Dans l’un ou l’autre cas, il s’agit d’’un règlement de compte où le doctorant est toujours la victime ; car comme le disait un adage : « quand les éléphants se battent, ce sont les herbes qui souffrent ». De nombreux étudiants se plaignent au quotidien de ce mal au côté duquel s’ajoute le favoritisme de quelques privilégiés du système. Certains de nos camarades réalisent des parcours éclairs de par le soutien de l’un des leurs ou de leur directeur membre du système mafieux. Il se vit ainsi une injustice flagrante où les thèses se soutiennent en moins de trois ans pour les privilégiés et entre cinq ans, dix ans et plus pour les sacrifiés du système.

Les cas palpables sont les écoles doctorales de sciences sociales, de sciences juridiques et politiques, de littératures, langues et sciences du langage où les victimes martyrisées se comptent au quotidien. Certains ont abandonné leur inscription pour une nouvelle école doctorale, d’autres ont complètement abandonné la thèse, une autre frange porte ce lourd fardeau moral (l’injustice) attendant une issue favorable venant des actions salvatrices des instances dirigeantes ou de la main puissante venant de Dieu. Des voix se sont levées certes de par et d’autre pour décrier ce malaise, mais aucun changement évolutif n’est constaté ; pire est plutôt la détérioration de la situation.

Nous interpellons une fois de plus le Recteur qui brille par ses actions en faveur des étudiants, dont la justice, l’équité, la rigueur, la moralisation, etc., sont les priorités, à venir au secours des étudiants délaissés à leur propre sort car ils sont sans voix, sans soutien, ni force pour affronter ces détracteurs dépourvus de tout sentiment humain, communément appelés SS (sans sentiment) au vu des peines et des tords infligés à leurs proies. L’urgence est à l’action, de peur que cet extrême malaise que vivent ces doctorants auxquels s’associent les recalés de la sélection en Master dans certaines Facultés, ne dégénère en un fléau social susceptible d’impacter négativement l’image de cette auguste institution.
Halte à l’injustice, place à la rigueur scientifique !
Halte au favoritisme, place au mérite académique !
Halte aux conflits d’intérêt personnel, place à la dispensation du savoir et de la science ! “
Ainsi va la République