Neuf Camerounais ont perdu la vie dans la nuit du 1er Juin 2022 dans la région du Nord-Ouest à la suite d’une altercation avec les forces de défense à la recherche d’un de leur camarade disparue. A celle-ci s’ajoute le décès par lynchage d’un gendarme dans la localité de Santa dans la même région à Novembre 2021. Ce qui précède ne remet-il pas en question le dytique armée-nation ?
Un communiqué du ministère de la Défense daté du 07 juin annonce la mort accidentelle de 09 personnes à la suite d’un malheureux incident dans la localité de Missong par zhoa arrondissement de Fungom, département de la Menchum, région du Nord-Ouest. Le communiqué renseigne qu’à la suite d’une mission de recherche d’un soldat disparu, 4 éléments des forces de défense ont été confrontés à un groupe de villageois « survoltés » dans la localité. Le groupe de villageois hostile a refusé de coopérer. Face à cette situation suffisamment tendue, certains éléments ont fait usage de leur arme, acte regrettable qui a mortellement affecté 09 personnes. C’est une grosse perte que le pays enregistre une fois de plus à la suite d’une incompréhension et une certaine hostilité qu’opposent certaines populations à l’endroit des forces de défense pourtant venus les protéger.
Une fois n'est pas coutume !
Cette situation n’est pas isolée. On peut mettre dans la même veine les évènements de Ngarbuh 3 et celui de Santa dans lesquels le pays a enregistré des pertes civils et militaires à la suite d’un manque de coopération entre force de défense et les populations. Comment peut-on vaincre un ennemi sans visage dissimulé dans la population et qui peut frapper à tout moment et dont les premières victimes sont femmes et enfants sans une franche collaboration ? Certaines populations du Sud-Ouest et du Nord-Ouest ont un comportement étrange marqué par le rejet des forces de défense et de sécurité soit par peur de représailles ou encore par complicité. Chose qui entraine des actes regrettables comme celles de Missong. Pourtant, on ne comprend jamais pourquoi lorsque les ambas, ces vulgaires criminels assassinent de la manière la plus atroces des enfants ou encore des jeunes filles ne sont pas rejetés ou livrés aux forces de sécurité. Ils sont protégés malgré leur horreurs et leurs crimes.
Jusqu'au sacrifice suprême !
Cependant, ces populations ne sauraient être des ennemis. Elles méritent la protection de la Nation. Certains éléments des FDS croient pouvoir justifier l’utilisation de leurs armes contre les populations en brandissant la raison de la protection de leur vie. C’est inacceptable. En intégrant les forces armées, on est conscient de défendre la nation et son territoire contre l’ennemi jusqu’au sacrifice suprême. On ne saurait donc faire usage de son arme face à une population « survoltée » et probablement désarmée. Vivement une enquête pour dégager les coupables qui devront faire face à la rigueur de la justice militaire. Toutefois cela ne saurait donner un chèque en blanc aux populations locales de menacer la vie des soldats et il faut être sûr qu’un serpent qu’on nourrit fini toujours par dévorer ses propres enfants. Pour vaincre l’ennemi invisible seule une franche et saine collaboration des populations et des forces de défense est requise. Condoléance aux familles des victimes.