Après l’interview accordée à la chaîne de télévision Voxafrica, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a eu une série de rencontres avec plusieurs responsables syndicaux. Au moment où la tensions monte dans divers secteurs de la République, cette démarche de Maurice Kamto risque de provoquer la colère du ministre de l’administration territoriale Paul Atanga Nji avec qui les relations n’ont jamais été cordiale. CamerounWeb vous propose l’intégralité de la tribune de Serge Aimé Bikoi sur le nouvel agenda de Maurice Kamto.
Après avoir suivi, in extenso, l’interview accordée par le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) à la chaîne de télévision panafricaine, Voxafrica, force est de retenir que le parti dont il tient les rênes s’engage à préparer son 10ème anniversaire dans les prochains mois.
« .Nous allons nous préparer pour avoir les nouveaux élus de notre parti lors de notre 10ème anniversaire en septembre 2022. Le boycott est un message qui est passé. Nous nous préparons parce que nous irons aux élections. Le changement passera par les urnes. Je compte sur vous. Je peux vous rassurer. Vous pouvez compter sur moi ».
C’est le dernier paragraphe formulé par Maurice Kamto au cours de cette émission en deux phases. A la lumière de ce propos, cette formation politique de l’opposition camerounaise est prête à affronter de nouveaux défis et enjeux qui se profilent à l’horizon.
Pour ce faire, la convention nationale du parti, qui aura lieu en 2023, devra permettre aux cadres du directoire et aux militants des dix régions camerounaises de faire une espèce d’aggiornamento. Question de se refaire à l’interne, d’évaluer la trajectoire du parti dix ans après et de s’investir, tous azimuts, dans la réalisation des nouveaux desseins qui se posent avec acuité relativement à la marche de cette formation politique.
« On a voulu vous présenter le Mrc comme un parti d’insurrection, comme un parti violent et un parti de casseurs. C’est un mensonge. Je vous avais dit que je ne m’y étais mêlé ni de près, ni de loin ». A travers cette autre déclaration forte, le leader national du Mrc bat en brèche l’ensemble des stéréotypes négatifs, voire péjoratifs qui ont toujours été collés à cette formation politique depuis l’ère de la post-présidentielle 2018 au regard de la décision du parti d’opérationnaliser le processus de la résistance au hold-up électoral. Le slogan que défend, en permanence, le fahrer du Mrc est celui du « changement dans la paix et dans les urnes ».
Au terme de ce match de de 180 mn livré sur le terrain de Voxafrica, il apparaît, de manière substantielle, que le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) s’engage à sortir des sentiers battus de la communication médiatique avec des journalistes pour échanger, cette fois-ci, avec les catégories socioprofessionnelles.
En effet, cette figure de l’opposition au régime de Yaoundé opte, d’ores et déjà, pour une communication par le bas avec les commerçants, les vendeuses et revendeuses (buyam sellam), les taximan, les moto-taximan, les camionneurs, les jeunes entrepreneurs, les enseignants du primaire, du secondaire et du supérieur, les artistes-musicien(nes), les comédiens, les humoristes, les entrepreneurs de l’art musical, de l’art dramatique, de la littérature, les peintres, les sculpteurs, les vaniers, les agriculteurs, les éleveurs, les pisciculteurs, les horticulteurs, les apiculteurs, les réparateurs de téléphone, les charpentiers, les mécaniciens, les électriciens, les électroniciens, les restaurateurs, les serveuses, les opérateurs économiques, les chefs d’entreprises, les couturières, les tailleurs, les stylistes modélistes, les chaudronniers, les maçons, les plombiers, les Ingénieurs de Génie civil, de Génie électrique, les comptables, les journalistes et le personnel technico-artistique (metteurs en ondes, monteurs, techniciens de prise de son, cameramen, etc), les pâtissiers, les infirmiers(ères), aide-soignants, les médecins, les gendarmes, les militaires, les policiers, les avocats, les huissiers de justice, les greffiers, les magistrats, etc.
Le fait d’avoir échangé avec des leaders des catégories socioprofessionnelles relevant des champs de l’éducation, du transport, de la médecine, de l’entrepreneuriat, de la culture et du commerce témoigne de la nouvelle ligne communicationnelle du leader du Mrc. il est, d’ores et déjà, question de s’imprégner de l’ensemble des problématiques structurelle et conjoncturelle qui aiguillonnent la litanie des métiers existants dans la division du travail au Cameroun.
Histoire d’y apporter, autant que possible, des solutions adéquates dans le dessein de la stabilité, de la rentabilité, de la productivité et de la durabilité des professionnels et opérateurs desdits secteurs d’activités hétérogènes. L’enjeu, au finish, consiste à définir la stratégie nationale du parti et les mécanismes d’action permettant de contribuer à la définition des politiques publiques nécessaires à l’essor de la diversité des professions.
Au-delà des préjugés, des idées reçues et des représentations que les téléspectateurs peuvent se faire de cette interview, le sens conféré à cette rentrée médiatique et politique est que l’homme politique a une bataille de longue haleine à mener dans les prochains jours tant il est idoine et impératif de nouer une interaction, voire une interactivité avec la quasi-totalité des opérateurs des professions existantes au Cameroun. Le ton a donc été donné, les 11 et 12 mai 2022, par Maurice Kamto, qui a échangé avec:
1. Jean Collins Ndeffossokeng, président du Synester(Syndicat national des employés du secteur des transports terrestres)
2. Charles René Koung, président du Snicomp (Syndicat national des instituteurs contractuels et des maîtres des parents)
3. Valerie Ndongo (humoriste et représentant du monde de la culture)
4. Dr Stephane Yaganda(Gynécologue)
5. Clémentine Tchakounte(femme revendeuse)
6. Ruther Ford Tchimene(jeune entrepreneur).
Vu qu’il est, absolument, impossible d’aborder les problématiques desdits secteurs d’activités au cours d’une émission d’une telle trempe, M. Kamto ira donc à la rencontre des différents entrepreneurs et employés sur le terrain. Histoire de faire ample connaissance des difficultés rencontrées par ces derniers. Ce qu’il faut donc retenir de cette sortie médiatique, c’est l’option de M. Kamto pour la communication par le bas avec le bas-peuple constitué autant des travailleurs que des chômeurs.