Vers 18h, samedi le 17 octobre, mon téléphone a sonné… puis un brouillard, un silence ! Boko Al Haram a attaqué dans une guerre sans visage et a donné encore plus pour moi un visage à ces centaines, ces milliers d’hommes et de femmes qui tombent. Le capitaine Robert Djinebo est mort.
Né le 26 juin 1981 à Garoua, marié depuis 7 ans et papa de deux charmantes filles. C’est en 2006 qu’il achève sa formation à l’EMIA de Yaoundé. Il est aussitôt affecté à Bertoua, puis à Bakassi. L’armée camerounaise l’enverra faire un stage en Chine et à son retour il est affecté à Limani où il a donc trouvé la mort hier.
C’était un ancien de l’Université de Ngaoundéré, un camarade de plusieurs au Lycée Bilingue de Bafoussam et de Garoua.
Beaucoup se souviennent de lui à Bakassi où il a passé 4 ans, construisant, casant, conseillant, intégrant. Il a conduit de nombreuses missions en mer.
Oui sur vos livres d’or glorifiant la mémoire de nos morts
Je vous invite à y mettre le sien
Pleurons toutes les ignorances de rage et de remords
Cet enfant était le mien
Ils sont nos enfants et ceux de toutes les haines de toutes les guerres
Ces enfants ont signé leur engagement au prix de leur sang sous les yeux de leurs frères
Mais n’entendez-vous pas l’appel de nos morts ?
Sous les aires d’une bien triste fanfare
Chantée comme une messe solennelle
Leurs chants se mélangent en un bien triste requiem au respect de l’étendard
Soldats tombés pendant toutes les guerres, à la sale guerre
Nous n’ignorons plus le prix de votre souffrance
Victimes de votre temps, sang versé pour notre délivrance
Aujourd’hui pour votre mémoire, la Nation entière pour un souvenir éternel
Martyrs de tous les temps et de tous les régiments
Vous qui tombez loin des vôtres, en des terres lointaines
Sur des terrains minés de la main de l’homme et de la haine
Capitaine Robert Djinebo, vous n’êtes pas mort avec vos soldats, comme hier vos frères d’armes, vous n’êtes pas morts pour rien. Car vous vous êtes sacrifiés pour une grande cause. Vous avez défendu les plus belles valeurs de notre pays. Même quand nous nous posons la question de savoir pourquoi, pourquoi, nous répondons inlassablement, c’est pour le Cameroun que nous mourons, que vous mourez.
Cette mort tragique nous rappelle les risques très réels auxquels nos courageux hommes et femmes qui portent l'uniforme font face pour défendre les libertés qui nous sont chères. Pour assurer notre sécurité et celle des nôtres.
Oui, avec ces visages qui disparaissent jour après jour, nous voyons de nouvelles preuves de la violente menace que constitue Boko Al Haram. Plus que jamais, il est essentiel que, de concert avec les 256 ethnies de ce pays, en Etat et en Nation, nous poursuivions la campagne visant à stopper la propagation de la haine et de la mort dans notre pays.
Au nom du MCPSD, j’offre mes plus sincères condoléances à la famille du Capitaine Robert Djinebo, à ses amis et à sa famille élargie, les Lamé de Garoua, je pense aussi à cette grande famille composée des hommes et des femmes des Forces armées camerounaises.
Capitaine Robert Djinebo, vous étiez un ami personnel, avec mes enfants vous nous avez accueilli à Maroua le 23 août 2015, vous étiez un professionnel accompli, apprécié de tous. Votre sacrifice ne sera pas oublié. Muette et sourde est l’étroite demeure, profond est le sommeil de ceux qu’on y ensevelit. Robert, toutes tes espérances sont à jamais éteintes ; le soleil dardera ses rayons sur ta tombe ; mais tu ne sentiras pas leur chaleur.
Va, ô toi le défenseur de nos frontières et de nos valeurs, emporte avec toi nos bénédictions !