Mardi 17 novembre dernier, la Commission de la carte de presse s’est réunie en session ordinaire à Yaoundé. Au terme des travaux, Sévérin Tchounkeu, déclarait que les demandes d’obtention de la carte se font du 23 novembre 2015 au 28 février 2016. L’on apprend dans les colonnes du quotidien Mutations en kiosque mardi 24 novembre 2015 que pour ralier les travailleurs de médias à sa cause, le président de la Commission de la carte de presse mise sur des visites d’information et de sensibilisation dans les médias. Une option qui s’apparente à une opération de séduction dans un contexte où la carte à délivrer par la Commission qu’il préside suscite des suspicions et récriminations.
En effet, dans un bref état de lieux de la presse au Cameroun, publié en juillet dernier, le président du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC), Denis Nkwebo, dénonçait la composition de la Commission de la carte et le principe de nomination de ses membres. Denis Nkwebo pour qui «la Commission de la carte doit être une émanation de la corporation des journalistes et non du gouvernement», avait par la même occasion donné la position du syndicat dont il préside la destinée: «le SNJC ne reconnaîtra aucune autorité et aucune compétence à une commission inféodée à un seul individu -le Mincom, Issa Tchiroma Bakary-. Notre syndicat ne reconnaîtra une telle autorité qu’à condition de mettre sur pied une commission paritaire composée des représentants élus ou désignés par les travailleurs de la presse, ceux des éditeurs, sous la supervision de l’Etat».
Pour le SNJC, le journalisme est une profession libérale régie par le Code du travail du secteur privé et une convention collective. Un argumentaire qui vise à décrier le fait que le 18 mai dernier, le Ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, nommait les neuf membres de la Commission. Et que le 3 juillet dernier, Séverin Tchounkeu, le président du groupe de presse La Nouvelle Expression, était nommé président de ladite Commission par décret du Premier ministre, Philemon Yang, souligne Mutations.
Face à ces récriminations, le président de la Commission de la carte se veut optimiste. Le journal indique que lors d’un point de presse mardi dernier, Séverin Tchounkeu a déclaré que la Commission est autonome. Et pour sortir de sa dépendance financière vis-à-vis de l’Etat, la nouvelle équipe table sur les partenariats avec le secteur privé. Orange Cameroun figure parmi les partenaires.
Onana N. Aaron