« Pousse-toi devant ! Tu n’as pas remarqué que le rang avance ? Je tiens à rentrer avec le récépissé de ma carte d’identité aujourd’hui ! », lance un jeune homme à un monsieur devant lui. Tous deux sont alignés dans une file qui mène à la salle d’identification du commissariat du VIème arrondissement de Yaoundé, situé au quartier Etoudi.
Ils sont près de trente dans le rang. Certains sont accroupis, comme cette dame qui a perdu l’équilibre, du fait de la longue attente. Elle n’est pas au bout de ses peines, alors qu’elle occupe l’avant-dernière place dans la file. D’autres restent debout en espérant que leur tour arrive, étant donné qu’il n’y a que six personnes qui sont admises dans la salle.
En face de ces personnes venues nombreuses en vue d’établir leur Cni, se trouve la salle de retrait des cartes nationales d’identité. A ce niveau, il est question pour les usagers de déposer leur récépissé, afin de retirer cette pièce d’identification. Ils vont défiler l’un après l’autre dans le bureau de la dame en charge de cette démarche.
Malheureusement, celle-ci ne peut pas satisfaire à leur demande : « Allez au service de réclamation à l’immeuble Sacel, à Mvan, pour chercher à savoir pourquoi vos cartes ne sont pas disponibles», indique-t-elle. Réaction qui irrite les personnes présentes.
« Ça fait un an et un mois que je me suis fait identifier, mais ma Cni n’est toujours pas sortie», explique Djouli. « Je dois voyager cet après-midi, mais sans ma carte, ce ne sera pas possible. Cela fait huit mois que je ne fonctionne qu’avec le récépissé. Ça me pénalise énormément », se lamente Alice.
Pièces nécessaires
Si dans le commissariat du VIème, les Cni ne sont toujours pas disponibles. Au commissariat central du IVème arrondissement, ce sont les cartes d’identité qui sont délaissées. « Regardez par vous-mêmes, comment les pièces d’identité sont nombreuses. Certaines personnes prennent la peine de venir retirer leur carte. Mais d’autres non », déclare un officier de police.
Nous en voulons pour preuve les lots de Cni que l’on observe dans cette salle de retrait. Raison pour laquelle, le commissariat du IVème arrondissement attire du monde. « J’ai préféré venir me faire identifier une seconde fois ici (commissariat du IVème, Ndlr), car je l’ai fait dans mon quartier, mais je n’ai pas pu retirer ma Cni.
Dès lors, on m’a conseillé de venir le faire ici», témoigne un usager. Selon les agents de police, le problème de retrait des cartes ne concerne pas les commissariats. « Nous ne faisons que mettre à la disposition du public les pièces que nous recevons de la Sacel. Ce sont eux qui savent réellement pourquoi certaines pièces tardent et d’autres sortent facilement», révèle un officier supérieur de police.
Une situation qui est expliquée au niveau du service de réclamation de la Sacel, par l’irrégularité ou la non-conformité de certains dossiers en vue de la confection de la Cni. Ainsi, plusieurs éléments peuvent empêcher la sortie d’une carte nationale d’identité.
Notamment, « le fait qu’une personne n’ait pas mis à notre disposition toutes les pièces nécessaires pour se faire identifier. Il s’agit du certificat de nationalité, d’une photocopie certifiée de l’acte de naissance, des reçus d’inscription pour les élèves du secondaire, de la carte d’étudiant et de la photocopie de l’acte de mariage», justifie un employé de la Sacel.