Dans une tribune publie par le journaliste d'investigation camerounais réfugié en Norvège, Michel Biem Tong accuse les chefs et élites Sawa de tous les maux dont souffrent leurs communautés aujourd'hui confrontés à des problèmes azimuts d'expulsions.
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"Le journaliste burkinabé de regrettée mémoire Norbert Zongo disait : 'toute compromission avec une dictature se paye, tôt ou tard'.
Aujourd’hui, le régime Biya peut du jour au lendemain vous déloger de vos terres, la terre de vos aïeux. Aujourd’hui, de nombreuses familles duala dorment à la belle étoile alors que vos chefs traditionnels et élites ont servi d’escaliers aux colons allemands, français, puis aux néocolons que fut Ahmadou Ahidjo et qu’est Paul Biya aujourd’hui. L’une des caractéristiques du chef sawa, depuis l’ère coloniale, est la trahison des causes chères à la majorité de la population. Nul n’oubliera que :
- Les Allemands n’ont conquis et occupé les terres camerounaises qu’après avoir signé un traité avec des chefs traditionnels duala le 12 juillet 1884
- Le résistant à cette pénétration, Duala Manga Bell, a été fusillé par les Allemands le 8 août 1914, au vu et au su des chefs sawa qui n’ont dit mot
- Pendant que les leaders de l’UPC Um Nyobe, Ernest Ouandie et autres Félix Moumie combattaient l’oppression, l’impérialisme, la répression et le paternalisme français, Paul Soppo Priso, un fils sawa, a décidé de les trahir en se mettant au service des colons. Aujourd’hui, la famille Soppo Priso est la plus riche du Cameroun grâce aux fonds secrets français.
- En février 2008, pendant que les populations de Douala s’opposaient dans la rue à la modification de la Constitution, laquelle modification permettait à Biya de se porter autant de fois que possible aux élections présidentielles, les chefs sawa condamnaient ces manifestations qui, pour eux, étaient "une menace à la paix et à la stabilité du pays".
- Le Ngondo, festival culturel du peuple sawa, est devenu un meeting à la gloire de Paul Biya comme il fut jadis un instrument des colons français contre les nationalistes de l’UPC à Douala.
Peuple sawa, ce qui vous arrive n’est que la rançon de la trahison de vos chefs traditionnels et de vos élites, de leurs compromissions avec l’ordre gouvernant établi, depuis la colonisation jusqu’à l’ère du Biyaisme. N’allez pas chercher loin".