Sur une liste de 28 structures contrôlées par l’Etat, douze sont régulièrement déficitaires, si l’on s’en tient aux indicateurs contenus dans la loi de finances 2017.
C’est pratiquement la moitié des entreprises publiques et parapubliques qui sont chroniquement déficitaires. Sur les 28 répertoriés et dont les resultats ont été présentées dans la loi de finances 2017, douze présentent un résultat déficitaire. A commencer par l’Anafor (Agence nationale des forêts). En 2015, cette structure a un résultat net de -31 millions de FCFA.
L’exercice précédent était pire avec -132 millions de FCFA. Au cours de la même période, la compagnie aérienne nationale (Camair-Co) a un déficit de 10 milliards de FCFA et -17 milliards de FCFA en 2014. La Cameroon Postal services (Campost) est déficitaire d’un montant de 1,271 milliards de FCFA contre 2,9 milliards en 2014. Toujours dans le hit-parade des entreprises symboles des tonneaux de Danaïdes, figure en bonne en place la Cameroon Development Cooperation (CDC). L’agro-industriel, deuxième employeur après l’Etat, est déficitaire de 10,53 milliards de FCFA en 2015 contre 5,4 milliards de FCFA l’année précédente. Aucun dividende, bien évidemment n’a été reversé à l’Etat. Il faut noter que dans le cas de la CDC, on avait déjà tiré la sonnette d’alarme lors du conseil les 9 et 10 août 2016 à Limbe, dans la région du Sud-Ouest.
Le communiqué officiel rendu public au sortir de ce conseil d’administration avait révélé que la CDC fait actuellement face à une «situation critique» de son cash-flow, principalement du fait de la baisse drastique des cours de l’hévéa à l’international, et du prix de l’huile de palme sur le marché local. Et pour cause, lorsque le kg du caoutchouc était vendu entre 2 500 et 3 000 FCFA jusqu’en 2012, le prix de ce produit sur le marché international a drastiquement chuté entre 700 et 800 FCFA le kilogramme. Autre société qui fait grise mine : la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam). Résultat net en 2015 : -413, 731 millions de FCFA contre 238, 545 millions de FCFA l’exercice précédent. La Cicam fait d’ailleurs partie des treize entreprises que le gouvernement a décidé d’arrimer aux standards internationaux afin qu’elle soit capable de lever les capitaux sur le marché financier. Après la Cotonnière, pointe le Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic). Son déficit est de presque 5 milliards de FCFA au cours de la période sous revue contre 799 milliards de FCFA en 2014.
Dans la même veine, la société Electricity Development Corp (EDC), maître d’ouvrage du barrage réservoir de Lom Pangar, accuse un déficit de 2,92 milliards en 2015. Et 3,5 milliards l’année d’avant. L’Imprimerie nationale n’est pas en reste. -328 millions de FCFA en 2015, contre -495 millions l’exercice d’avant. Le Laboratoire national vétérinaire (Lanavet), pour sa part, a un résultat net au cours de la période sous revue de -772,7 millions de FCFA contre 250 millions de FCFA. La Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry) accuse un déficit de 914,9 millions de FCFA contre 899 millions de FCFA au cours de la période sous revue. La société immobilière du Cameroun quant à elle, affiche un résultat net de -2,124 milliards en 2015. Et pourtant en 2014, ce résultat était même positif à hauteur de 1,232 milliard. Enfin, l’Unité de traitements agricoles par voie aérienne (Unvda) continue de foncer vers le gouffre avec un déficit de 150,49 milliards de FCFA en 2015 contre 38, 77 milliards en 2014.