Pierre Simé le sulfureux président du Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun (Sntrc) et El Hadj Oumarou le non moins controversé coordonnateur du Bureau de gestion du fret terrestre (Bgft) s’activent ces jours-ci pour conserver leurs avantages et faire obstruction à la réforme du Bgft, à tel point que leur stratégie a fini par s’ébruiter.
À en croire le journal L’Equation de ce mercredi 1er juillet, ces deux personnages ont élu domicile dans un hôtel huppé de la capitale, et comptent déployer leurs réseaux pour influencer toutes les décisions du Comité de travail mis en place par le Premier ministre et même les magistrats chargés de ce contentieux.
Le journal révèle ainsi que des réunions informelles se tiennent dans un grand hôtel de la capitale, où tout est en train d’être mis en œuvre pour infiltrer le groupe de travail chargé de la réforme du Bureau de gestion du fret terrestre. Sans obtenir d’autorisation, ces deux hommes auraient convoqué une réunion du bureau élargi aux membres, en dépit de la prise de l’ordonnance de référé N°140/C du 6 mars 2015 du Tribunal de première instance de Yaoundé, et la décision N° 030/SG/PM du 16 avril 2015.
Au centre des enjeux : le Bureau de gestion du fret terrestre qui en réalité n’est pas un démembrement du Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun. Une confusion entretenue depuis une vingtaine d’années, avec pour effets, entre autres, que le Bgft a émis et collecté depuis 15 ans la vignette Cemac sans jamais reverser le fruit au Trésor public, soit 1,3 milliard de francs CFA. Les rapports qui circulent dans la presse font état de plusieurs milliards de francs détournés par le Sntrc et le Bgft.
En conséquence, explique le journal, la décision N° 030/SG/PM du 16 avril 2015 serait, si le Bureau de gestion du fret terrestre était un démembrement du Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun, conforme aux prescriptions de la Convention N°87.
Or avec sa triple casquette de député, président du Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun et président du Bureau de gestion du fret terrestre, Pierre Simé est un homme puissant qui a déjà démontré sa force de frappe au Cameroun. Rien que pour être reçu par le chef du gouvernement, cet homme aurait ainsi mis 500 millions FCFA sur la table.
Cependant l’administration provisoire aura peu de temps, soit jusqu’au 16 juillet, le temps pour la Cour d’appel de statuer sur la cause.