C'est juste au moment où l'on croit que les choses ne peuvent être pire, que le régime Biya décide de surprendre le métabolisme de son monde avec le « corrigé » du pire.
"Réélu" pour la 7ème fois, au terme de l'élection présidentielle du 7 octobre 2018 (tout un symbole !) à une large majorité de indiscutable de 71,28% selon la Commission Nationale de Recensement des Votes du juge Emile Essombe, le président Paul Biya qui attend son adoubement par le Conseil constitutionnel du père Clément Atangana dans les prochaines heures, en est à faire des pieds et des mains pour protéger sa victoire contre une bande de « rapaces » dénommés opposants, capables nourrir la funeste intention de dépouiller de sa "victoire" un brave vieillard inoffensif qu'ils vouent à un quelconque pavillon de gériartrie de l'un quelconque des hôpitaux quelconques du Cameroun où dernièrement, semble-t-il, les femmes en parturition nécessitant la césarienne sont accouchées à la lame de rasoir.
Dieu merci, la très vigilante garde prétorienne nationaliste, républicaine et patriotique veille au grain. Et pour bien le (dé)montrer, particulièrement ce 21 octobre où un illuminé de brute de Jean-Michel Nintcheu programmait rien moins que de prendre de force la rue publique pour dénoncer le fait que le Conseil Constitutionnel ait refusé de faire (in)justice en remettant le pouvoir à l'usurpateur Maurice Kamto, les protecteurs devant l'Eternel du président bien-aimé ont commis la police à haute protection non désirée d'une dame, qui tout au plus n'aurait pu que sortir dans la rue pour joindre sa fuette voix à celle de la horde des marcheurs dominicaux qui ont en commun la jalousie, l'envie… la détestation de la large victoire du grand timonier.
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Jusqu'aux environs de 19 heures, ces policiers soumis à un ramadan involontaire devant le domicile de madame Kah Walla pour la protéger (les mauvaises langues diraient "l'empêcher de mettre le nez dehors") en étaient eux-mêmes à prier les ages du dieu d'Etoudi de venir les délivrer de ce fardeau immérité de devoir protéger cette dame qui n'en demandait pas tant.
Update 18h44 - Suis toujours en résidence surveillée totalement illégale. Quinzaine de policiers dehors disent ne pas savoir à quelle heure ceci prend fin. Ils ont "reçu des ordres" pour rester devant ma maison toute la journée & "attendent des ordres" pr partir. Mon pauvre pays!
Il eut suffi que le dieu-président laisse ses 71,28% d'électeurs (nous ne disons pas la police et/ou la gendarmerie) descendre dans la rue pour croiser le fer avec les envieux et les haineux bamilékés un peu bamilékons sur les bords, pour que la question de la légitimité soit réglée. Sur le terrain
Mais plus magnanimes qu'à leur tour, ceux qui savent justement que les 71,28% arrachés au prix des procès-verbaux manipulés d'élection devaient plutôt échoir à quelqu'un d'autre, et que les Camerounais ont choisi un autre par-delà leurs différences tribales qui ne pèsent pas autant qu'une plume d'oiselet rapporté à leurs aspirations républicaines de changement, ont décidé volontairement de protéger les "détesteurs" venimeux, de crainte que ces pauv'cons n'étouffent dans leur propre venin.
Vous riez de la séquestration d'une citoyenne par des policiers payés par ses impôts pour garantir sa sécurité, parce que vous ne savez pas trop quoi faire ou parce que ça vous amuse vraiment de voir notre pays en piteux état? #JustCurious
Quelqu'un dit un jour : « Si on vous explique le Cameroun et que vous dites que vous y avez compris quelque chose, de deux choses l'unes, soit vous êtes un mythomane congénital, soit vous êtes un… "feignant" né ! ».
Je ne sais pas s'il avait tort ou raison. Et vous ?!
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19h12 - Enfin. Sans un mot, les policiers sont partis. Et voilà. Plus de 8h de séquestration à mon domicile, sans motif, sans mandat, sans explication. Que faire quand l'État devient criminel? Une seul solution. #TropCTrop #BiyaMustGo
La protection rapprochée a finalement levée le camp, après 8 heures de siège, quelques minutes après que madame Kah Walla s'est plaint de sa suspecte proximité. Comme quoi tout est bien qui finit bien... un jour par finir. Vous avez parlé de signes annonciateurs?