Une cinquantaine de morts et 156 blessés graves.
Ouvert sur décision du MINEDUC du 26 septembre 1986, l’Institut Polyvalent Privé Monthé (IPPM) était une institution bilingue, moderne en pleine expansion : enseignements de qualité, enseignants compétents, bâtiments flambant neufs et propres.
En effet, les bâtiments avaient 5 niveaux avec 10 salles de classe par étage, une véritable révolution en matière de construction de structure scolaire au Cameroun à cette époque-là.
L’Institut polyvalent privé polyvalent Monthé (IPPM) était situé au quartier Briqueterie, à l'extrémité du terrain vague qui prolonge le boulevard du 20 mai.
L’expansion du collège Monthé n’était pas vu d’un bon œil des autres fondateurs des collèges de la ville qui voyaient leurs élèves quitter leurs établissements pour aller intégrer le collège Monthé. De jour en jour, leurs effectifs se réduisaient comme peau de chagrin.
L’IPPM avait accueilli 13 mille élèves; un record que ne pouvait égaler à cette époque que l’université de Yaoundé.
Même les enseignants des prestigieux collèges et lycées de la place postulaient tous pour intégrer l’encadrement du collège Monthé où les enseignants étaient très bien payés. La situation faisait jaser même au sein de l’appareil Étatique.
On s’interrogeait.
Aux alentours de 10h ce lundi 05 décembre 1988, une folle rumeur selon laquelle les bâtiments du collège sont en train de s’effondrer se répand comme une trainée de poudre ; c’est la panique générale. Une autre rumeur vient se mêler à la précédente : « les bâtiments seraient en feu ». Sans se poser de questions, les élèves se ruent vers les portent de sortir, d’aucuns choisissent les fenêtres.
Véritable scène apocalyptique. On vit des enfants sautés depuis le dernier étage et s’écraser à même le sol. Le seul escalier sans garde-fous est assailli par une foule nombreuse. Les élèves se télescopent et s'écrasent dans le vide.
Devant l’étendue du drame, les taximans de la ville de Yaoundé décidèrent de se rendre sur les lieux pour transporter bénévolement les victimes dans les hôpitaux de la ville et transporter les survivants chez eux . On aurait dit une scène de guerre .
Le drame fut tel que même Paul Biya se rendit sur les lieux . Le Président va instruire une enquête pour déterminer les causes du drame. Puisqu’il n’ y a pas de fumée sans feu. Quelle est l’origine de cette folle rumeur sur l’effondrement du bâtiment ? qu’est ce qui a rendu le climat propice à la diffusion de cette rumeur? Mais que s’est-il passé ? Qu’adviendra t’il du collège Monthé?
Arol Ketch revient sur cet événement tragique dans son livre: “Rivière de sang : Enquêtes sur les morts non élucidées qui ont marqué le Cameroun”