Une conférence-débat a été organisé à ce sujet le 07 octobre dernier à Yaoundé.
Le rendez-vous a une fois de plus été respecté ce 07 octobre. La société des amis de Mongo Beti (sambe) a rendu un hommage à cet écrivain décédé le 07 octobre 2001. Elle a organisée à la librairie des peuples noirs à Yaoundé, une conférence- débat sur le thème «Mongo Beti et la Françafrique». Plusieurs panélistes étaient conviés aux échanges dont la veuve de Mongo Beti, Odile Tobner et Boubakar Boris Diop journaliste, écrivain et lauréat du grand prix littéraire d’Afrique noire. Ils ont donné leurs avis depuis la France et le Nigeria.
Les principaux animateurs de cet échange surplace sont Ambroise Kom et Claude Abé, et Michelle Abé, jeune leader de la société civile. Parlant du thème de la conférence, Odile Tobner affirme que son défunt époux a été persécuté après la parution en 1972 de son livre intitulé «Mains basses sur le Cameroun». Ce livre qui reste toujours d’actualité, dénonce les travers des contrats conclus entre les deux pays et met surtout en lumière les pratiques obscures de la France au Cameroun.
Même après son retour au Cameroun, la donne n’a pas changée à cause de son engagement. «Un africain qui a pris le risque de dénoncer ouvertement les dictatures en Afrique et d’écrire contre les pratiques de Jacques Foccart», soutient Boubakar Boris Diop dont l’illustre disparu avait préfacé le livre «Le temps de Tamango» en 1981. Dans son exposé le professeur Kom soutient que Charles De Gaulle est le parrain de la Françafrique. Un système qui a ses adjuvants.
D’après ses propos l’ancien président du Cameroun ahmadou ahidjo est le meilleur adjuvant du système colonial. C’est pourquoi Mongo Beti le qualifiait d’«innocent aux mains pleines» en se référant aux propres déclarations de l’ancien président camerounais qui disait «je suis un gaulliste non français». Ce système se matérialise par la création des institutions en hexagone telles que le ministère de la Coopération et la cellule Afrique de l’Élysée qui s’occupent exclusivement des relations avec l’Afrique.
Le professeur Claude Abé est venu clore les débats avec la thématique sur les «élections présidentielles dans le pré-carré français» qu’il présente comme un rite déni de démocratie et rite d’adoubement des fidèles. En démontrant la théâtralité des élections en Afrique française et plus particulièrement au Cameroun où il existe une sorte de modus vivendi entre monsieur «oui» du sud et yes» de Bamenda.