Opinions of Tuesday, 10 May 2016

Auteur: camer.be

Commémorer l’abolition de l’esclavage c’est espérer à l’humanité

De la traite négrière sont nés des peuples nouveaux, des religions syncrétiques, des cultures nouvelles, commémorés la fin de l’esclavage, le reconnaître comme crime contre l’humanité, c’est posé tous les jours les jalons d’un monde libre.

L’Afrique en général et le Cameroun qui a connu des comptoirs de marchés d’esclave devrait être pionnier dans cette commémoration.

Commémorer l’abolition de l’esclavage c’est espérer à l’humanité, c’est porter au firmament de nos vies toutes celles et tous ceux qui ont souffert de la traite transatlantique, 70 millions d’hommes et de femmes à la verdeur de l’âge, qui furent arrachés de leurs terres, de leurs racines, déportés au loin parce qu’ils étaient différents, voilà pourquoi cette traite est un crime contre l’humanité parce qu’elle a avili la part d’être éternel que nous avons en chaque être humain.

Commémorer c’est dire avec Frantz Fanon que « je ne suis pas esclave de l’esclavage, qui déshumanisa nos pères » oui je parle avec Aimé Césaire des « millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme.»

Si l’esclavage fut une véritable plaie qui souilla notre humanité, aujourd’hui le passer sous silence c’est encore pire que ce que vont subirent ces millions d’hommes et de femmes.

Je voudrais dire avec Gaston Monnerville que « l’esclavage des Noirs n’était qu’une des formes de la servitude humaine. Des formes de servitudes ont disparu ? d’autres sont nées qui pèsent lourdement sur l’humanité.

Tant il est vrai que le progrès lui-même crée ses servitudes. »

Alors ensemble gardons la lampe allumée celle qui a jailli de ce cratère et qui illumine le monde de sa lueur, oui faisons que cette flamme ne s’éteigne plus jamais.

Regardons ensemble le monde qui nous entoure, souvenons-nous de l’American anti slavery society, avec son président William Lloyd Garrison, souvenons-nous du travail fait par la presse et l’organisation de conférences publiques véritable chemin de la propagande abolitionniste qui utilisait le témoignage d’anciens esclaves mais aussi la fiction (La Case de l’oncle Tom) pour toucher un large public.

Souvenons-nous du travail de Frederick Douglass, de Angela Davis, de Harriet Tubman, plus proche de nous de Christiane Taubira qui pendant des décennies a porté ce combat dans le monde francophone auquel beaucoup de pays africains sont liés.

Je voudrais terminer avec Fanon en disant que je ne veux qu’une seule chose, dans ce souvenir, « que jamais l’homme ne domine l’homme ».