Engelbert Mveng est un prêtre jésuite, Philosophe, théologien, historien, anthropologue, homme d’art; il avait plusieurs talents. Un artisan de l’inter et de la pluridisciplinarité. Certainement l’un des plus brillant esprit enfanté par le Cameroun.
En tant que théologien, il est l’un des ambassadeurs d’une théologie africaine. Selon lui, la théologie en Afrique doit prendre en compte le contexte africain et doit collaborer avec les sciences humaines pour rejoindre l'africain dans son contexte et dans sa culture.
Quelques jours avant sa mort, il avait organisé un colloque international intitulé “ Moïse l’africain”. Emboitant les pas de Cheikh Anta Diop des années plus tôt, le père Mveng va faire des déclarations fracassantes. Il rame à contre-courant du monde scientifique et même religieux. Il se fait le défenseur d’une “lecture africaine” de la Bible, son dada depuis plusieurs années. Il soutient que le fondateur du judaïsme classique était un africain de culture.
Historien chevronné, il avait à cœur de contribuer à vulgariser la vraie Histoire de l’Afrique afin de permettre aux africains de connaître leur Histoire. On lui doit notamment l’ouvrage : “Histoire du Cameroun” paru en 1963.
Le 23 avril 1995, le père jésuite Engelbert Mveng est retrouvé étranglé, couché dans son lit face au plafond.
Il est exactement 17h40, le dimanche 23 avril 1995 lorsque la police judiciaire de Yaoundé est informée que le corps inerte du révérend père Engelbert Mveng a été retrouvé dans sa chambre. La police sera informée par des jeunes membres de l’association “Béatitudes”. Une association fondée par le Père Mveng.
Mais que s’est-il passé?
Les assassins connaissaient le programme du père Mveng. Ils vont profiter de l’absence du père Mveng ce jour-là pour s’introduire discrètement dans son domicile et se terrer en attendant son retour. Lorsque le père Mveng rentre chez lui ce samedi soir-là aux alentours de 22h après avoir déposé sa fidèle collaboratrice, il est très loin d’imaginer ce qui l’attend.
Épuisé, après une dure journée de travail, il entre dans sa demeure et se dirige vers sa chambre à coucher. Il est violemment accueilli par ses assassins. La scène du crime montre qu’ils auraient été au moins deux. Un des criminels cachés derrière une porte surgit et assène de violents coups de gourdin au père Mveng. Le père Mveng n’a même pas le temps de réaliser ce qui lui arrive, qu’un autre complice surgit et enlace le cou du prélat et l’étrangle. Visiblement rompus à ce type d’exercice, ils vont exécuter leur forfait avec un sang froid et une vitesse foudroyante.
Des traces de sang sont présentes sur le lit, la chambre est sens dessous.
Un désordre général; des livres, des documents, des vêtements et autres linges éparpillés partout.
Mais fait curieux, on retrouve à côté du corps du père Mveng gisant au sol une enveloppe remplie d’argent : au moins deux millions de Franc CFA !
Mais d’où provient cette forte somme d’argent ?
Le père Mveng est étalé sur son lit le corps dénudé, couché de travers, les mains en croix, les pieds pendant au sol. On retrouve à ses côtés une serviette visiblement utilisée par les conjurés pour réaliser leur sale besogne.
Leur mission terminée, les criminels sont ressortis par la fenêtre et ont fondu dans la nature sans faire de bruit.
Mais que s’est -il passé ? Qui est le père Engelbert MVENG? Qui a tué Engelbert Mveng? Pourquoi a-t-on tué le père Mveng ? Quelle a été la réaction du clergé après cet assassinat?
Arol Ketch revient sur cette affaire dans : “Rivière de sang : Enquêtes sur les morts non élucidées qui ont marqué le Cameroun”