Opinions of Tuesday, 11 August 2015

Auteur: Yannick Ebosse

Compétitions hippiques: Bientôt de nouveaux millionnaires

Longtemps confinées dans la partie septentrionale du pays, les compétitions hippiques pourraient bientôt être organisées sur l’ensemble du territoire national. Des démarches sont actuellement en cours avec les partenaires de la Fédération camerounaise des Sports Equestres, afin d’organiser la 8ème édition de la Course hippique internationale du Cameroun à Douala.

Pour l’organisation de ce grand événement dans la partie méridionale du pays, la Fecase sollicite l’appui du Fonds des courses et du Pari mutuelle urbain camerounais (PMUC), restés longtemps en marge des activités équestres qu’elle organise. Cependant, Souaibou Bello Bah, le vice-président de la Fecase, reconnait l’appui considérable de certaines entreprises citoyennes, qui se sont impliquées dans l’organisation des précédentes courses.

Néanmoins, par manque de couverture nationale et des équipements adéquats (hippodromes), la Fécase est resté en veille pendant un mandat olympique, créant un vide institutionnel, que les amoureux du cheval souhaitent rapidement combler.

Souaibou Bello Bah nous livre d’ailleurs dans les lignes qui suivent, les contours du sport équestre au Cameroun.Souaibou Belle Bah:Camer.beM. Souaibou Bello Bah,Vice-président de la Fédération Camerounaise des Sport Equestres

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au sein de votre Fédération, empêchant l’émergence du sport équestre au Cameroun ?

Sincèrement nous avons des difficultés énormes. Surtout en équipements et installations. Nous n’avons aucun hippodrome digne de ce nom. Ce que nous utilisons actuellement, c’est un terrain de football, qui nous sert d’hippodrome. A Garoua par exemple, avec l’organisation de la CAN 2019 qui se prépare, le stade utilisé actuellement pour le sport équestre va être démoli pour être remplacé par un stade moderne de football.

Nous sommes actuellement sans hippodrome. Heureusement que nous avons soulevé ce problème au Délégué du gouvernement et autres autorités administratives de la région du Nord. Ils ont pris le problème au sérieux et nous ont déjà trouvé un terrain de 50 hectares. Maintenant, ce sont les moyens qui nous manquent pour construire un hippodrome digne de ce nom.

C’est pourquoi, je lance un appel vers les pouvoirs publics pour nous aider à construire cet hippodrome aux normes internationales.Pourquoi votre fédération n’officie que du côté des régions septentrionales et non pas dans les villes telles que Yaoundé, Douala ou Bafoussam ?

Vous savez le sport équestre est très complexe. Il faut un cheval pour faire des courses. Ce n’est pas comme le football qui nécessite juste l’achat d’un ballon à 2 000 FCFA ou 3 000 FCFA. Pour faire une course hippique, il faut en moyenne 60 chevaux. Ce n’est donc pas toutes les régions du Cameroun qui sont pourvues d’un tel nombre de chevaux.

L’année dernière, nous avons voulu faire découvrir à nos frères de la partie Sud du Cameroun les courses hippiques. Malheureusement, nous ne sommes pas tombés d’accord avec un propriétaire de terrain à Douala. Mais cette année, cela pourrait être possible grâce à un terrain que possède la société Camtel à Douala. Ce qui va permettre l’organisation de la prochaine course hippique internationale du Cameroun à Douala, pour faire découvrir à nos frères du Grand-Sud le sport équestre.

Dans combien de villes ou régions, la Fédération Camerounaise des Sports Equestres est-elle représentée ?

C’était même l’objet du manque de subvention de notre Fédération. Pour qu’il y ait fédération, il faut un minimum de six ligues régionales. Or, l’on ne peut pas créer une fédération dans une ville où il n’existe aucun cheval. La Fédération Camerounaise des sports Equestres est logé dans la partie septentrionale du Cameroun (3 régions).

Maintenant qu’il existe déjà des chevaux à Douala et Yaoundé, alors il est possible de créer des ligues régionales au niveau de ces 5 régions. Avec ce nombre, nous espérons que les techniciens du Ministère des Sports et de l’Education physique comprendront qu’il n’est possible de pratiquer ce sport que dans les villes où il existe réellement des chevaux.

Notre Fédération a été suspendue pour sa faible représentativité au niveau national. Nous souhaitons aujourd’hui qu’il soit signé des textes particuliers au sport équestre par le MINSEP.Comment s’organisent les propriétaires des chevaux pour entretenir et rendre compétitifs les écuries le moment venu ?

Moi par exemple, je possède 10 chevaux. J’emploie un entraineur, des palefreniers et des jockeys. Mais ce n’est pas tout le monde qui possède ce nombre de chevaux. Celui qui n’en a qu’un seul doit posséder également un entraineur, un palefrenier et un jockey. Ce qui fait une équipe minimum de trois personnes pour un seul cheval.

Pour l’organisation des courses hippiques, recevez-vous des subventions de l’Etat ou la Fédération possède-t-elle ses fonds propres ?

A force de persévérance plusieurs sociétés commencent déjà à répondre au sponsoring. L’année dernière, nous avons eu comme sponsor ORANGE Cameroun qui a sponsorisé toute la saison hippique. Nous sommes en négociation pour reconduire ce soutien pour le championnat prochain.

Maintenant plusieurs personnes commencent déjà sentir le sérieux avec la récente participation aux courses hippiques internationales du Nigéria et du Tchad. Avant l’on procédait aux cotisations entre membres pour organiser des courses. Imaginez-vous qu’on achète les chevaux, on les entretient, on paye le personnel et on sort encore de l’argent pour organiser des courses. Il est difficile de convaincre les membres de continuer. Mais avec le soutien des entreprises, le moral est bon et la mayonnaise commence déjà à prendre.

Comment sont organisées les courses ?

Généralement nous organisons 5 courses. Des handicaps, des courses hippiques sur des distances de 1 000 mètres, 1 200, 1 500, 1 700 et 2 000. Ce sont des séries de courses de 10 chevaux ou 13, cela dépend des chevaux présents à la compétition.

Aujourd’hui les courses hippiques attirent beaucoup de parieurs. Comment s’organisent-ils lors des compétitions que la Fédération organise ?

Lors de nos différentes courses, l’on organise souvent des paris sportifs sur les chevaux en course. Au Cameroun c’est le PMUC (Pari Mutuel Urbain Camerounais) qui possède le monopole dans ce domaine. Mais à la création de la Fédération, il a été crée un fond de course pour l’élevage des chevaux au Cameroun.

Dans ce projet de création d’un fond, il devait avoir la construction des hippodromes. Cela fait aujourd’hui 20 ans que le PMUC existe et rien n’a été fait dans ce sens. Nous profiterons de cette tribune pour appeler les autorités à regarder le développement de ce sport et la disponibilité de ce fond de course.