Opinions of Friday, 24 November 2017

Auteur: Emergence No N°1121

Conflit entre le DG de l’ENAM et le MINFOPRA: confidences d’un membre du RDPC

Un bras de fer opposait le ministre et le DG de l'ENAM par rapport aux résultats de l'ENAM Un bras de fer opposait le ministre et le DG de l'ENAM par rapport aux résultats de l'ENAM

Le texte ci-dessous est une analyse faite par le DP de « L'Ouest Républicain » et militant de base du RDPC Michel Mombio sur la rivalité entre le DG de l'ENAM et le ministre Michel Ange Angouing en ce qui concerne la publication des résultats des admissibilités au concours de l'ENAM.

N’étant pas juriste, je me contenterai des analyses des spécialistes. Selon les déclarations d’un professeur agrégé de droit à la CRTV-Radio, il s’agit d’un problème d’interprétation des textes. Ce n’est pas la première fois que cela arrive. N’accablons donc pas Linus Toussaint Mendjana que je connais comme un homme honnête, empathique et pas particulièrement friand d’argent. Peu de gens savent que sa propre fille a déjà échoué à une session d’entrée à l’Enam. Je le tiens d’un de ses proches.

Et selon lui, le DG avait clairement rappelé à sa fille que son grand-père était un pauvre paysan. À force de travail, il était entré dans cette école. Il l’avait donc renvoyée à mieux se préparer. Il s’agit moins de places à contrôler que de prérogatives à préserver. Le pouvoir ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. Des deux, chacun interprète les textes à sa manière, au sens de la préservation de son pouvoir. Nous sommes là dans ce que Michel Crozier appelle la « Zone d’incertitude », cette zone grise du droit où tout n’est pas clairement défini.

Quant aux places, je sais que le système le répartit selon l’équilibre régional et entre fils de barons. Ceci afin de renouveler des classes de dirigeants claniques. C’est un aspect regrettable de la patrimonialisation du pouvoir. Je doute que le Cameroun soit le seul pays à connaître des dysfonctionnements dans son administration.

Je soupçonne que cela est fait exprès pour opposer les dirigeants de sorte que le président de la République soit appelé à trancher. Nous sommes dans un système clientéliste fortement centralisé. N’oublions pas que cette école forme les plus hauts cadres de l’administration. Elle est par conséquent au cœur de nombreux enjeux. L’actuel DG a fait ses armes à la présidence de la République.

Il sait donc exactement où il met les pieds. Le ministre est un haut magistrat. Il connait son droit. Une chose est certaine : une franche collaboration nous aurait épargné ce triste spectacle. Linus Toussaint Mendjana a beaucoup travaillé à la restauration de cette image de marque. La plupart des observateurs le reconnaissent. Il serait par conséquent regrettable que ce travail salutaire soit terni. Restons positifs : les grands arbitrages ont été faits. Les enfants composent. Souhaitons que les meilleurs soient reçus. C’est l’occasion pour moi de dire que le système a toujours besoin de gens compétents pour l’entretenir. Aussi, l’enfant du pauvre classé major à l’entrée, sera forcément reçu. Alors, les fils d’origine modeste ne doivent pas se faire des complexes.

S’ils sont les meilleurs, ils réussiront. Le problème sera ensuite la gestion de leurs carrières. À ce sujet, qu’ils méditent cette pensée de Mazarin. Le célèbre cardinal conseille : "Ne va pas t’imaginer que ce sont tes qualités personnelles ou ton talent qui te feront octroyer une charge. Si tu penses qu’elle te reviendra pour la seule raison que tu es le plus compétent, tu n’es qu’un benêt".