Sur les 150 membres du Conseil économique et social (Ces) seuls six sont encore en vie aujourd’hui. Le quotidien Le Jour édition du 14 juillet 2017 qui dresse les portraits de ces membres qu’il appelle «les survivants», rapporte qu’à la session parlementaire de juin 2017, «le Gouvernement a eu le courage de le dire dans le dernier projet de loi soumis au Parlement». A en croire le quotidien le Ces, quatrième institution de la République est «un excellent baromètre qui permet de nous rappeler l’extraordinaire longévité du régime de Yaoundé».
Luc Ayang «l’éternel président du Ces» est à la tête de l’institution depuis 33 années. Sur le plan protocolaire il est la quatrième personnalité de la République. Fils de Doukoula un village situé dans le Mayo-Danay Région de l’Extrême-Nord, d’après des observateurs l’existence du Ces se confond à la personne de son président. Présenté comme un homme particulièrement discret et très effacé, on l’aperçoit généralement lors des cérémonies telles que la célébration de la fête de l’unité nationale, lorsqu’il représente le Chef de l’Etat. Même si son ancienneté fait de lui une personnalité très influente au sein de l’appareil étatique, le quotidien note toutefois qu’il est «difficile d’avoir un seul fait d’armes de ce militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais». Un fils de son village rencontré par le quotidien avoue cependant, qu’il est même consulté pour certaine nomination. «Bon nombre de hauts commis de l’Etat originaires du grand nord, doivent leur ascension grâce à Luc Ayang. Il vaut mieux être avec lui parce que c’est un faiseur de rois», déclare-t-il.
L’autre survivant du Ces est Emmanuel Nzete vice-président de l’institution, Le Jour note qu’il est plus présent à la Communauté urbaine de Bafoussam où il assume la fonction de Délégué du Gouvernement que dans ses bureaux du Ces. Toutefois on peut lui reconnaître la franchise dont il fait preuve lorsqu’il faut parler de la marche du pays. Cependant le hic de l’homme est qu’«il n’utilise pas de formule de politesse pour critiquer les «journalistes corrompus» à qui ses adversaires donnent de l’argent pour saboter ses actions. Cette apparente bonhomie contraste malheureusement avec les méthodes managériales de l’homme, qui doit secréter une sévère austérité. A la communauté urbaine de Bafoussam où il trône depuis 2009, il est difficile d’avoir la moindre information si l’on n’est pas identifié comme faisant partie des «journalistes-amis du patron», écrit le journal.
Joseph Kadji DeFosso comme le président du Ces, est aussi présenté comme un homme discret. D’après le journal son mot compte dans la prise de décision. Grand opérateur économique il est bien souvent sollicité. Le journal dit que «grâce à son dynamisme et sa puissance financière, il bénéficie de la confiance du Chef de l’Etat». Le patriarche Kadji est le premier homme d’affaire africain en Afrique sub-saharienne à se lancer dans les brasseries. Il vient de mettre sur pied la Kadji Square, le premier hypermarché camerounais situé au quartier Bali à Douala dans la Région du Littoral.
Victor Fotso opérateur économique par ailleurs membre titulaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), il fait aussi partie des personnes qui ont la charge de faire vivre le Ces. Actif sur le terrain en vue de la mobilisation des militants de son parti dans la région de l’Ouest, et en particulier dans le Koung Khi, c’est depuis quinze années qu’il siège dans cette institution. Il est appelé dans sa mission, à donner son avis sur des projets de lois, faire des propositions de lois, favoriser la collaboration des différentes catégories professionnelles et contribuer à l’élaboration de la politique économique et sociale du gouvernement.
Pour rappel le Ces a été créé sous Ahmadou Ahidjo le premier Président de la République du Cameroun. Ses membres sont nommés par le Chef de l’Etat.