Opinions of Tuesday, 23 October 2018

Auteur: Jean Vincent Tchienehom

Contentieux post-électoral: CRTV NEWS, la signature d’une double forfaiture

Quand le signal n’était pas repris sur la CRTV, il a fallu se rabattre sur canal 394 Quand le signal n’était pas repris sur la CRTV, il a fallu se rabattre sur canal 394

“La diffusion en direct du contentieux post-électoral et des résultats officiels de l’élection présidentielle a définitivement conforté la place de CRTV NEWS dans le paysage audiovisuel camerounais. Quand le signal n’était pas repris sur la CRTV, il a fallu se rabattre sur canal 394 de CANAL PLUS pour ceux des heureux élus qui sont souscripteurs d’un abonnement. Good job done !

Il n’en reste pas moins que l’existence de cette chaîne dont la diffusion va certainement retourner à la confidentialité après ce pic de popularité, est entachée d’une double forfaiture : 1/ l’absence de la TNT qui joue l’Arlésienne, alors que c’est son avènement, annoncé en grande pompe qui avait lancé l’opération de diversification des chaînes de la télévision publique et 2/ une spécialisation des chaînes par genre alors que s’imposait l’impérieuse nécessité de lancer en priorité une chaîne en anglais.

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Au sujet de la TNT qui devait consacrer la migration de l’analogique au numérique de la diffusion du signal de diffusion de la télévision au plus tard le 30 juin 2015, personne n’en parle plus ; on ignore ce qu’est devenu ce dossier, officiellement confié au Comité CAM-DTV qui a été mis hors-jeu par le Mincom.

Monsieur Chiroma a alors signé en 2014 un contrat commercial avec le chinois Startimes d’un montant de 110 milliards de FCFA, incluant la réhabilitation technique de la CRTV, contrat dont il est difficile de dire à l’heure qu’il est l’état de son exécution.

Lors de sa dernière visite en Chine, le président de la République s’est rendu dans les locaux de Startimes, en l’absence du Mincom ! C’est mauvais signe car des rumeurs de surfacturation circulent, et tout laisse penser qu’après le Consupe qui s’est emparé du dossier, l’affaire se terminera au TCS.

Au sujet de la spécialisation des chaines de la télévision publique, il eut été souhaitable, de mon point de vue, que l’on ne commença pas par une chaîne d’infos en continu, CRTV NEWS en l’occurrence, mais que la priorité fut accordée à la création d’une chaîne autonome en langue anglaise. Dans tous les pays du monde dotés de plusieurs langues officielles, chaque langue dispose de sa chaîne publique. Belgique, Canada, Suisse, Maurice, etc… c’est comme cela que c’est organisé, et pas autrement.

Chez nous, on nous fait croire que tous les Camerounais maîtrisent parfaitement l’anglais et le français et que les deux langues officielles peuvent cohabiter sur une chaîne unique sans aménagement technique particulier. C’est une erreur grossière qui aliment la crise anglophone ! Voyez Africanews qui diffuse à la fois en français et en anglais !

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Le téléspectateur peut choisir dans quelle langue il veut écouter les programmes. C’est ce que devrait faire la CRTV pour montrer qu’elle tient compte de la réalité sociologique d’un pays qui est bilingue, mais dont les citoyens dans leur large majorité ne le sont pas. Au fait, Canal 2 gère une chaîne Canal English. Qui est la vraie télévision « nationale » dans ces conditions !”