Produits-cosmetiques-saisisCosmétique, pharmacie et agro-alimentaire sont parmi les premières victimes de ce véritable fléau économique.Difficile à première vue de faire la différence entre ces deux laits corporels pourtant de la même marque. Toutefois, au niveau du prix, le gap est énorme. 47 000 F dans cette parfumerie haut de gamme située au centre ville de Yaoundé et 25 000 F dans les boutiques environnantes. Soit une différence de plus de 20 000 F.
Pour le client non-averti, impossible de savoir lequel des deux est l’original. La propriétaire de la parfumerie rassure. «Mon produit est d’origine. Je voyage une à deux fois par mois pour me ravitailler à la maison- mère en France», explique-t-elle. Selon la commerçante, le faux lait de toilette coule littéralement et décape. Or, le bon, « il faut le secouer un bon moment et il n’abime pas la peau », ajoute-t-elle.
Comme pour ce lait de toilette, plusieurs autres produits cosmétiques n’échappent pas à la contrefaçon. Rouge à lèvres, crayons, phares à paupières et autres mascaras pour ne citer que ceux-là. Une marque locale célèbre de cosmétique fait l’amère expérience. « Les faussaires ont poussé l’audace en créant d’autres produits qu’ils vendent sous notre label avec nos photos », confie un responsable de l’entreprise, visiblement indigné.
Pour ce qui est des produits pharmaceutiques, le secteur est également « gangrené par le phénomène », regrette une propriétaire d’une pharmacie au quartier Tsinga à Yaoundé. Selon elle, la contrefaçon a causé un impact important sur l’activité, entraînant des pertes énormes chez les pharmaciens et même chez les grossistes. D’après elle, la plupart des patients viennent demander les prix des médicaments dans les pharmacies et retournent acheter les produits dans la rue. « Il y a un manque à gagner certain chez les pharmaciens. Alors que les vendeurs de médicaments contrefaits trouvent leur compte. Ils ne payent ni taxes ou charges quelconques ».
Concernant l’agro-alimentaire, c’est le même constat. Une entreprise de la place, opérant dans la transformation des produits chocolatiers est en justice avec certains faussaires. « Beaucoup de nos produits sont contrefaits et vendus sur le marché », assure l’un des responsables de cette entreprise. On trouve beaucoup d’autres produits contrefaits sur le marché. Notamment des boîtes de conserve, des pâtes alimentaires, des huiles, etc.
Sylvester Ifemenam, vendeur de pièces d’automobile au quartier Tsinga à Yaoundé, confirme que le secteur prospère grâce aux fausses pièces qui pullulent. Selon lui, 80% d’automobilistes utilisent les pièces contrefaites. « Certains savent faire la différence et achètent quand même les pièces qui ne sont pas d’origine pour leurs prix abordables», explique-t-il.