Opinions of Sunday, 13 December 2015

Auteur: cameroon-info.net

Corruption: Une bataille qui serait perdue d'avance

Le rapport publié par l’Organisation Non Gouvernementale Tranparency International classe le Cameroun au deuxième rang des pays les plus corrompus d’Afrique. L’indice de perception de la Corruption (IPC) classe les pays en fonction du degré de corruption perçue dans les administrations publiques et la classe politique. Selon l’ONG, c’est un sondage, faisant appel à des données sur la corruption tirées de sondages d’experts réalisés par divers organismes indépendants. Il reflète des points de vue du monde entier, dont celui des experts qui résident dans les pays évalués.

Le Quotidien Emergence du vendredi 11 décembre 2015, a recueilli quelques témoignages qui font état du fait que la corruption est une attitude à avoir pour s’en sortir au Cameroun. Le journal fait cas de Marinette qui dit avoir emmené sa fille Sandra dans un laboratoire pour examens médicaux. Elle sera interpellée par l’une des responsables du laboratoire qui lui proposera de payer moins cher que le prix homologué, si elle passait directement par sa personne plutôt que par la caisse.

Le journal fait aussi état d’un handicapé qui, pour avoir de l’aide du Ministère des Affaires Sociales, est obligé de payer les agents dudit ministère afin que ceux-ci descendent sur le terrain pour mener une enquête relative à sa situation déjà précaire. Si cette condition est obligatoire, il lui sera difficile d’obtenir satisfaction.

D’après le rapport de cette ONG, 6 corps de l’administration figurent au rang des services gangrénés par la corruption, la Police et la Justice sont en tête. Le journal affirme que la plupart des camerounais donnent des pots de vins pour des services qui devraient être gratuits, par exemple. Aussi, «Il y’a des proches qui vont signer les fiches de présence de leurs amis fonctionnaires. Ce qui semble curieux, c’est que personne n’ose dénoncer cette façon de faire», affirme Jean-Marie Zambo, président confédéral de la confédération syndicale des travailleurs du Cameroun. Il est d’avis que la lutte contre la corruption au Cameroun est un combat perdu d’avance.

Herman Tankou, étudiant, affirme avoir eu à soudoyer un policier parce qu’il avait grillé un feu. «Je ne savais pas quoi faire d’autre, puisqu’il m’a obligé à le faire», dit-t-il. D’après la plupart des témoignages, les usagers corrupteurs sont encouragés par les agents disposés à être corrompus. Souvent, ce sont les agents qui font comprendre aux usagers que c’est la marche à suivre pour bénéficier d’un quelconque service.