Il n'est pas inopportun de revenir un tout petit sur le Covid 19 qui a été l'une des crises sanitaires les plus bouleversantes de l'histoire universelle contemporaine. Tous les secteurs d'activité de la vie dans les pays du monde (des plus développés aux moins développés) ont été affectés, provoquant des perturbations et un marxisme socioéconomique des plus inimaginables.

Face à cela, on a vu comment des mécanismes divers et diversifiée ont été initiés dans nombre de pays pour limiter les avancées du désastre causé par le Covid. Mesures barrières, vaccination, tests antigéniques, tests PCR, gels hydroalcooliques, fermeture de la plupart des structures socio-économiques, fermeture des frontières et arrêt des circulations des personnes et des biens, sont entre autres mesures adoptées et appliquées ça et là.

Si aujourd'hui il est permis de dire que cette crise sanitaire a été jugulée, il reste que ses effets et ses traces n'ont pas complètement disparu. Mais je voudrais revenir sur les mesures de protection dans les pays dont le Cameroun. On peut saluer lesdites mesures prises ça et là, mais qui devraient connaître des mutations au fur et à mesure qu'on s'éloigne des moments où la crise inquiétait à plus d'un titre.

L'état de Cameroun a déployé des mesures salutaires, parfois en partenariat avec ses partenaires multilatéraux et bilatéraux, mais je m'interroge sur la pertinence du maintien des tests antigéniques au niveau des aéroports internationaux.

C'est la raison pour laquelle je dais cette sortie, après avoir effectué plusieurs voyages entre le Cameroun et l'extérieur au courant de l'année 2022-2023, observé ce qui passe à l'entrée du Cameroun et surtout écouté les critiques acerbes des étrangers qui arrivent.

En effet, personne ne conteste les mesures prises, mais celles-ci sont entourées de nombre d'incongruités qui me semblent incompréhensibles et fâcheuses à plus d'un titre. Comment comprendre que pour tous les voyages de l'extérieur en direction du Cameroun il est demandé aux voyageurs de faire un text PCR en bonne et due forme qui est payant et qu'à l'arrivée, un curieux dispositif de test antigénique soit encore mis en place au niveau de l'aéroport ? Ce qui fait que les tests PCR exigés au départ n'ont plus aucune crédibilité à l'arrivée et on soumet les voyageurs arrivés au Cameroun après plusieurs jours et heures de voyage à un test. Un test dont on ne sait à quoi ça sert, surtout que tous ceux qui passent semblent être testés négatifs et jamais on a encore entendu qu'une personne a été retenue, parce que son résultat est positif.

Comment peut-il investir autant de ressources et de temps pour un test qui semble n'avoir aucun sens, donnant l'occasion aux étrangers qui entrent de s'interroger sur cette curiosité camerounaise. Ne peut-il pas consacrer l'argent de ces kits utilisés pour autre chose et déployer ces personnels de la santé vers d'autres défis sanitaires nombreux à travers le triangle national ? Ce qui fait que des gens passent du temps pour passer un test finalement ridicule et ils en ressortent avec une mauvaise image du pays dès à l'entrée.

Je voudrais interpeller le Ministre de la Santé Publique le Dr MANAOUDA Malachie pour lui demander de revoir cette réalité que je trouve très peu pertinente. A partir du moment où le test PCR est exigé au départ, généralement dans les laboratoires les plus fiables, pourquoi ne pas mettre en place un dispositif de contrôle rigoureux des tests pour éviter ce scénario de mauvais goût à l'aéroport ? Ce budget consacré aux tests pourraient à d'autres défis au niveau du ministère de la Santé, je pense bien. Il est important d'avoir des mesures spécifiques au Cameroun, mais je pense que pour plus de cohérence et surtout pour donner une belle image du Cameroun, on gagnerait à changer de stratégie pour laisser plus de fluidité dans les formalités d'entrée au Cameroun. Tel est le message sous-forme de plaidoyer que je voudrais adresser au Ministre de la santé, espérant que cela ne sera pas interprété autrement. Merci pour l'oreille attentive du Ministre et sa bonne compréhension pour des mesures plus souples qui contribueront à coup sûr à donner une plus belle image de notre pays au niveau des aéroports internationaux.

Pr François WASSOUNI- Université de Maroua