Les camerounais anglophones affluent dans les États nigérians de Cross River, Taraba, Benue et Akwa-Ibom. Au total, plus de 20.000 réfugiés camerounais ont été enregistrés dans la région et font face à des difficultés pour survivre. Les femmes et les enfants représentent les quatre cinquièmes de cette population.
« 95% des demandeurs d’asile n’ont pas plus de trois jours de nourriture en stock. La plupart des familles ne prennent qu’un seul repas par jour », a déclaré la porte-parole du HCR, Aikaterini Kitidi, lors d’un point de presse mardi à Genève. « Les stratégies d’adaptation sont elles-mêmes risquées et vont de l’emprunt d’argent à la réduction des portions de nourriture ou à l’épargne alimentaire pour les enfants seulement », a-t-elle ajouté.
Certains demandeurs d’asile indiquent que l’eau qu’ils boivent provient de ruisseaux, d’étangs et d’autres sources dangereuses, en raison d’installations d’eau potable insuffisantes ou dysfonctionnelles. Moins de 25 % d’entre eux ont accès à des articles de secours, notamment des vêtements, des couvertures et des bâches en plastique.
Seulement cinq Camerounais sur 100 disposent d’un abri décent ou indépendant, souligne le HCR. Les autres ont peu ou pas d’intimité, squattant des salles accueillant en moyenne 10 à 15 personnes.
Sur le plan sanitaire, le paludisme serait déjà en augmentation. Les enfants toussent et respirent difficilement. De nombreux participants à la récente évaluation menée par les organisations humanitaires, souffraient de peur et d’anxiété, d’un mauvais sommeil et de flashbacks. Au total, environ 20 à 30 % des demandeurs d’asile présentent une vulnérabilité, y compris des handicaps physiques.
Les trois quarts des enfants camerounais qui ont récemment fui au Nigéria ne peuvent actuellement pas aller à l’école, car leurs familles n’ont pas les moyens de payer les livres et les uniformes. Les adultes sont aussi de plus en plus frustrés alors qu’ils luttent pour joindre les deux bouts.
A ce jour, l’agence onusienne n’a reçu aucune contribution à son appel de fonds d’urgence d’un montant de 18 millions de dollars pour couvrir les besoins des réfugiés. « Ce qui entraîne d’immenses défis et des lacunes dans les efforts d’aide », a prévenu Mme Kitidi.
« Il est urgent de trouver une solution politique à la situation au Cameroun, afin que les Camerounais puissent rentrer chez eux en toute sécurité et de leur plein gré », a souligné la porte-parole de l’agence onusienne.