Opinions of Sunday, 1 October 2017

Auteur: Jacques Maboula Mboya

Crise anglophone: le maire de Yabassi et ses vérités aux ténors du RDPC

Jacques Maboula Mboya, maire de Yabassi Jacques Maboula Mboya, maire de Yabassi

Excellences, très chers et distingués compatriotes dans vos rangs et grades respectifs, l'honneur m'échoit en ce jour mémorable pour notre nation de prendre la parole en l'honneur de nos pères fondateurs, de ces hommes et femmes qui ont payé de leur vie la naissance de notre unique véritable famille et raison d'être le Cameroun notre cher et beau pays.

Mais avant de poursuivre dans le vif du sujet, excellences, vous me permettrez de dire un exceptionnel merci à un grand frère, homme de paix, tolérance, et de rassemblement, patriote en actes dans le vécu quotidien des Nkamois, qui m'a fait l'insigne honneur de m'inviter à prendre la parole devant cette auguste assemblée républicaine et patriotique pour défendre haut et fort le Cameroun notre cher et beau pays.

Excellences nous avons tous des défauts, anxieux et coléreux quelques fois, le Cameroun est notre plus grande entreprise, nous seuls pouvons la faire couler. Vivre ensemble ce n'est pas seulement pour célébrer les succès, mais aussi pour apprendre les leçons tirées de nos erreurs afin de nous éviter de nouveaux échecs.

Vivre ensemble c'est accepter de faire du pardon dans toutes ses formes un livre de chevet en lieu et place du prince de Machiavel. Puisque les différends sont les réalités de toutes les familles et seul le pardon par amour de l'autre nous ramène toujours l'un vers l'autre.

Quelque soit la motivation des discordes et disputes on ne peut poursuivre notre vie ensemble que grâce au pardon, mais aussi par des résolutions fortes et fermes visant à consolider l'existant et à faire que demain soit meilleur dans l'intérêt des générations futures. Vivre ensemble c'est aussi mûrir, et la maturité c'est avoir l'humilité de dire j'ai fait des erreurs je regrette sincèrement, la force de dire je suis désolé de ce qui nous arrive, la sensibilité de dire j'ai besoin de toi, pardonne moi je t'aime, essayons encore.

Excellences, mesdames et messieurs, distingués invités dans vos rangs et grades respectifs, cette nuit j'ai fait un rêve dans lequel j'ai vu un train composé d'une locomotive attelée à dix wagons. Dans la locomotive formée du conducteur et son équipage situés en première classe prestige tous étaient préoccupés par leurs missions personnelles oubliant de mettre en service le système d'aération, climatisation et de distribution automatique des provisions intégré dans une commande du train qu'ils n'avaient pas jugé nécessaire d'actionner par négligence.

Et soudain l'air progressivement devenait irrespirable dans les dix wagons attelés, pas d'eau, pas de lumière, ambiance suffocante etc ... les passagers des dix wagons attelés chaque wagon à son tour se mirent à tambouriner et crier haut et fort pour que l'équipage et le conducteur dans leur confort de première classe prestige soient plus attentifs et pensent à leurs conditions.

Ceux des deux derniers wagons criaient un peu plus parce qu'en plus des conditions inconfortables les notices, journaux, médias, et manuels éducatifs à bord étaient dans un langage indéchiffrable, et les hôtesses à bord d'une culture qui ne les convenaient pas beaucoup malgré leurs efforts.

Il y eût des pleurs et des grincements de dents dans tous les wagons et soudain les passagers des deux derniers wagons très proches culturellement décidèrent de casser les vitres et autres protections à bord pour se faire entendre, respirer et trouver des conditions plus confortables. Certains passagers exaspérés prirent la résolution de déconnecter les deux derniers wagons de la locomotive par explosion de l'attelage au risque et péril de plusieurs vies, et de la sécurité et survie de tout le train. C'est ainsi que je vis des hommes à bord des deux derniers wagons tenant en leurs mains des grenades avec instruction de dégoupiller les grenades et faire exploser les attelages.

Juste au moment où ils devaient dégoupiller les grenades, un monsieur d'une splendeur ineffable apparut et dit au conducteur si vous ne faites rien à l'instant votre train volera en éclat, actionnez immédiatement la commande du train à votre droite sinon c'est la fin, le conducteur et l'équipage paniqués et embrouillés se mirent à crier à leur tour: les notices techniques dans la locomotive sont en une langue indéchiffrable, ceux qui nous ont vendu le train ne nous ont pas donné les manuels techniques aidez nous s'ils vous plaît monsieur, et le monsieur majestueux leur dit à nouveau le bouton vert à droite en bas; ce qui est inscrit dessus veut dire réformes décentralisées, celui que vous aviez actionné avant était le bouton système centralisé il n'alimente que la locomotive, donc le conducteur et son équipage uniquement.

Après avoir actionné le bouton réformes décentralisées, tout d'un coup la climatisation se mit en service dans tous les wagons, ainsi que la lumière, l'eau, les boissons, toutes les commodités exigibles dignes d'un tel long voyage etc... il n'y avait que du bonheur partout à bord dans tous les wagons, avec de la bonne musique et des films en plus, chacun à sa convenance et dans la langue qui lui convient.

C'était la joie et la danse à bord dans tous les wagons. Puis divine apparition une très belle femme m'invita à prendre place à ses côtés dans les deux derniers wagons, elle me prit par la main fortement m'incitant à plus d'audace, de détente et relaxe pudique que je suis. Juste au moment de donner suite à la requête de la ravissante dame, le coq a chanté cocorico, et je me suis réveillé il était six heure du matin, quel rêve agité ? Dieu merci le train n'a pas explosé.

Excellences, Distingués compatriotes, dans vos rangs et grades respectifs, notre train Cameroun n'explosera pas, il doit rester un et indivisible et le demeurer à jamais, la patrie nous appelle, tous au travail, mesdames et messieurs les passagers à bord des wagons, pas besoin de paniquer, relevez le dossier et la tablette de vos sièges un nouveau départ maintenant, nous vous avons compris, oui à vos revendications, oui aux réformes souhaitées, non à la violence, non à la sécession, oui à la libération des compatriotes incompris nous en excusons; nous sommes tous FRANGLOPHONES Camerounais et fiers de l'être. Vive le Cameroun notre cher et beau pays, vive la République de l'égalité des chances, solidaire, juste et impartiale. Je vous remercie !*

Jacques Maboula Mboya, maire de Yabassi
Maison du parti Bonanjo
Douala le 1er Octobre 2017
(Censuré par le RDPC)