Opinions of Tuesday, 21 February 2017

Auteur: Géraldine IVAHA

Crise anglophone: le pétrole de Bakassi aiguiserait-il l’appétit des extrémistes ?

La péninsule de Bakassi, proche du delta du Niger La péninsule de Bakassi, proche du delta du Niger

Pour certains médias, derrière les revendications des avocats et enseignants anglophones, se cachait la sécession du Cameroun avec en ligne de mire l’exploitation du pétrole de la péninsule de Bakassi.

Le journal La Nouvelle paru lundi 20 février 2017 s’est attardé sur les «vraies» motivations des extrémistes anglophones. Le journal révèle que les activistes camerounais se réclamant du Cameroun Anglophone Civil Society Consortium et surtout proches du SCNC, avaient tenu des réunions secrètes avec des compagnies pétrolières américaines de l’Arizona.

Selon La Nouvelle, les séparatistes de la région du Nord-Ouest se sentent plus légitimes pour négocier avec les compagnies pétrolières américaines au point d’inviter Me Harmony Bodga, originaire de la région, et président de l’Association des avocats anglophones dans la contestation actuelle, réclamant la création d’une république d’Ambazonie. Le journal accuse les extrémistes originaires de la région du Nord-Ouest de vouloir faire main basse sur le pétrole dans la péninsule de Bakassi pourtant situé dans la région du Sud-Ouest.

Les avocats et les enseignants de la partie anglophone du Cameroun ont entamé des mouvements de grève en novembre 2016. Ce qui a conduit à des affrontements avec les forces de l’ordre. Plusieurs administrations et écoles sont restées fermées durant plusieurs jours. Pour le moment un calme précaire règne dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest. Les négociations entre le gouvernement et les manifestants ont été un échec. Le Premier Ministre Philémon Yang avait fait le déplacement et n’a toujours pas réussi à trouver un terrain d’entente avec les responsables des syndicats en grève.

Le 17 janvier 2017, René Emmanuel Sadi, le ministre de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation (MINATD), a signé et fait publier un arrêté portant interdiction des activités de la Cameroon Anglophone Civil Society Consortium (CACSC) et de la Southern Cameroons National Council (SCNC), les principales organisations de la société civile dans les Régions anglophones du pays. A la suite de cette interdiction, des arrestations des leaders anglophones ont eu lieu dans les deux Régions concernées. Ainsi, Dr Fontem Neba, secrétaire Général du consortium et l’avocat Agboh Balla, sans oublier le magistrat Anglophone hors hiérarchie Ayah Abine en service à la Cour Suprême, sont actuellement aux arrêts.