La journée du vendredi 22 septembre 2017 a constitué un tournant dans la crise sessecioniste qui secoue le Cameroun. Une journée marquée par des émeutes dans certaines localités des Régions du Sud-ouest et du Nord-ouest.
Annoncée pour viser la libération des personnes détenues dans le cadre des précédentes violences qui ont émaillé ces deux régions, la contestation a en réalité consisté à demander la sécession, brandir et installer le drapeau sécessionnistes sur des édifices publics. Le domicile du maire de Buea a été saccagé. Des brigades de gendarmerie et des commissariats ont et incendiés.
Les masques tombent
Alors qu’ils étaient restés silencieux sur les exactions qui ont cours dans cette zone (incendie des édifices publics et des établissements scolaires, menace et intimidations, violences sur des élèves sur le chemin de l’école), les réactions des leaders politiques de la région étaient attendues. Côté RDPC, c’est le mutisme total. Un silence surprenant que l’opinion assimile à de la complicité.
Pour l’opposition par contre, l’on a mis les pieds dans le plat. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Joseph Mbah Ndam (SDF), au terme d’une manifestation dans son village natal, a annoncé le premier qu’il quittait l’Assemblée Nationale dont il est vice-président. Il a même promis d’implanter le drapeau sécessionnistes devant son domicile
Joshua Osih, vice-président de ce même parti et député lui aussi, se fondra en une longue déclaration jugée inacceptable par l’opinion.
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Il y prend fait et cause pour les sécessionnistes. Il s’en prend au couvre-feu instauré dans ces deux Régions. Ce soir, des sources proches d’un autre député du parti de Ni John Fru Ndi, Joseph Wirba, annonce qu’il va lui aussi quitté l’Assemblée Nationale camerounaise.
La colère de l’opinion
Ces réactions ont provoqué une vraie levée de boucliers au sein de l’opinion. Si certains observateurs semblent ne pas être surpris par ces ralliements, le SDF ayant une connotation régionale et régionaliste, beaucoup pensent qu’il s’agit là d’une haute trahison qui devrait être considérée et traitée l’on pour ce qu’elle est.
Alors que des voix appellent à l’apaisement et à la négociation, d’autres exigent la reprise en main immédiate de la situation par les forces de l’ordre et de sécurité. Cela, de leur avis, aura le mérite de libérer la parole des compatriotes qui sont contraints au silence dans ces deux régions.
Ils en veulent pour preuve un fait survenu en début de semaine. Alors que le dortoir du Sacred Hearth Collège de Bamenda avait été incendié, les anciens élèves de cet établissement, très majoritairement originaire de cette région, aurait réussi à rassembler une dizaine de millions FCFA en moins d’une journée.
La nécessaire reprise en main
Pour cette dernière opinion, l’État a très mal géré cette crise depuis son début. Mais il a surtout commis une grosse erreur en libérant les personnes présumés coupables des violences d’il y a près d’un an. Ce qui était censé être un geste d’apaisement est devenu synonyme de faiblesse.
Cela a eu pour effet de donner le sentiment aux sécessionnistes que tout leur était permis. Non seulement l’école n’a pas recommencé, mais encore l’activisme sécessionnistes s’est amplifié, conduisant aux événements de vendredi dernier.
Il faut donc, selon les tenants de cet avis, que l’État durcisse le ton et sévisse. Qu’il sécurise les personnes et les biens, et restaure l’État de droit.