Depuis son lancement, le 12 août 2012, sous la menace des matraques dans un hôtel de Yaoundé, alors même que le parti avais pris le soin de respecter toutes les procédures administratives qu’impose la Loi n°90/055 du 19 décembre 1990 fixant le régime des réunions et des manifestations publiques, le MRC est à l’évidence victime d’un complot d’Etat dont la mise en œuvre semble avoir été confiée à un corps de l’administration camerounaise, la Préfectorale.
En effet, de façon systématique et en violation flagrante de la Constitution et des lois de la République, toutes les réunions et manifestations politiques du parti sont annulées, ses responsables et militants humiliés et battus publiquement, parfois devant les caméras des médias et en direct sur les réseaux sociaux. L’objectif recherché à travers ce complot d’Etat est de dissuader par la terreur les Camerounais d’adhérer au projet du MRC.
Alors que certains idéologues et dignitaires du RDPC, les moins éclairés, avaient accueilli l’avènement du MRC avec mépris, traité sans aucune élégance républicaine de noms d’oiseaux ses dirigeants et ouvert une cabale contre son président National, le Pr. Maurice Kamto, depuis le double scrutin du 30 septembre 2013, au cours duquel, malgré les fraudes sauvages et barbares du RDPC, aidé en cela par ELECAM et l’ensemble de l’administration impliquée dans le processus électoral, notre parti a reçu un accueil plus que sympathique des Camerounais, ceux qui au sein du régime redoutent pour des raisons qui leur sont propres l’alternance, sont visiblement pris de panique.
Le complot d’Etat manifeste dont est victime notre parti leur est imputable. Cependant, si ces adversaires politiques tétanisés par la sympathie désormais incontestable dans l’opinion, au regard des foules qui tentent, contre la volonté antidémocratique des autorités administratives, de nous rejoindre pour partager avec nous notre projet, et leurs alliés tapis dans la préfectorale peuvent être coupables, le seul responsable reste le chef de l’Etat, président de la République et garant des Lois.
Ainsi, après l’assaut des forces armées, le 12 août 2012, face aux caméras et en direct sur les ondes de certains médias nationaux et internationaux, dans un grand hôtel de Yaoundé où se tenait la conférence de lancement du parti au motif que l’administration n’avait pas été informée de la présence du Pr. Maurice Kamto, l’interdiction musclée de la tenue de sa toute première convention le 30 septembre 2012 pour les mêmes motifs, le MRC et son président National, comme tout observateur de bonne foi peut le reconnaître, sont interdits de contact politique avec les Camerounais.
Le 21 novembre 2015 à Bafoussam, l’Etat, à travers la Préfectorale, s’est soumis à la volonté d’une poignée de militants obscurantistes du RDPC et a manœuvré pour empêcher la tenue de notre meeting régional, pourtant nous avions pris le soin et dans les délais de poser tous les actes requis par la législation qui organise les réunions et les manifestations publiques.
Le 4 décembre 2015, pendant que nos militants sensibilisaient pacifiquement les parlementaires sur l’urgence de l’ouverture d’un dialogue national pour la réforme consensuelle du système électoral et de la composition d’ELECAM, après que le parti ait déposé devant le bureau de l’Assemblée Nationale depuis le 4 décembre 2014 une proposition de loi portant modification du code électoral, le capitaine Ekani et ses hommes les ont violemment battu et humilié devant des élèves d’un grand lycée de la ville.
Le 27 décembre 2015, alors que le parti avait régulièrement déposé une déclaration de manifestation publique et reçu le récépissé de monsieur le Sous-préfet de Yaoundé VI, à quelques minutes de l’ouverture de la manifestation, ce dernier, accompagné de camions de gendarmes et de policiers équipés de matériel de guerre, est venu nous notifier une interdiction illégale de manifestation publique dans laquelle il justifiait son acte par le fait que les organisateurs ne l’auraient pas au préalable informé de la présence du Président National, le Pr. Maurice Kamto. Ce jour-là, le président national du MRC a, comme ses camarades, essuyé l’humiliation de l’autorité administrative.
Le 4 février 2016 à Douala, lors du lancement de la campagne nationale de signature de la pétition demandant au Gouvernement de réunir les partis politiques et les organisations de la société civile afin de réformer consensuellement le système électoral pour éviter au pays des lendemains postélectoraux agités à cause des contestations nées des fraudes, le Président National, le Pr Maurice Kamto, accompagné de ses camarades a une fois de plus été empêché, en violation du préambule de la Constitution, d’aller au contact des Camerounais expliquer la position du parti par les autorités administratives dont le patron dans le région, le Gouverneur, venait pourtant d’être vu dans les média recevant dans ses bureaux officiels les appels à candidatures adressés par ses camarades à Monsieur Paul BIYA, Président National du RDPC.
Le 29 mars 2016, sous la direction de monsieur le Sous-préfet de Yaoundé IV, les responsables du MRC et leurs invités du CPP, du parti UNIVERS et l’UPC-des Fidèles ont été violemment chassés de notre siège où, ensemble, nous avions convié des journalistes à une conférence de presse. Les images de responsables, en costume, assis à même le sol et mains nues bombardés d’eau par des camions anti émeutes, pulvérisés de gaz lacrymogène, bastonnés, humiliés et arrêtés ont fait le tour du monde.
Ce jour là, le régime a confirmé sa réputation de dictature reptilienne. Même les journalistes venus couvrir la conférence de presse n’ont pas échappé au déchaînement de violence du pouvoir qui visait, comme depuis son lancement, le MRC et ses dirigeants. Après de longues heures de séquestration à la police politique où ils ont subi, avec les responsables politiques des partis amis et quelques malheureux journalistes, une journée d’interrogatoire teintée de manœuvres psychologiques visant à les pousser à renoncer à leurs droits politiques et civiques, ils ont été relâchés le même jour mais tard dans la nuit.
Le 08 avril 2016, pendant que nos militants, en compagnie de ceux du CPP, prenaient leur petit-déjeuner dans une cafeteria dans la rue des Acacias, à Biyem-assi dans le VIème arrondissement, ils ont été violement arrêtés par la police puis conduit dans les cellules du GMI au quartier Tsinga.
Avant d’être transférés à la division régionale de la police judiciaire pour le Centre, où ont leur a notifié qu’ils sont poursuivis pour organisation de manifestation interdite, attroupement, rébellion et incitation à l’insurrection, le divisionnaire FOH SUA, délégué régional de la sûreté nationale du Centre, leur a, devant des officiers de police judicaire, infligé des traitements dégradants et inhumains.
Parvenus à la division régionale de la police judiciaire pour le Centre, alors qu’ils s’attendaient à une audition conforme à la procédure judiciaire, grande a été leur surprise de constater que des agents de la police politique prenaient part aux interrogatoires. Ce qui conforte bien la thèse du complot d’État contre le MRC.
Le 20 avril 2016, dans le cadre de la poursuite de sa caravane nationale dénommée «Renaissance du Cameroun», lancée dans la douleur le 21 novembre 2015 à Bafoussam, et au cours de laquelle le parti présente sa vision et appelle les Camerounais à s’inscrire massivement sur les listes électorales, le MRC a déclaré une manifestation publique auprès de monsieur le Sous-préfet de l’arrondissement de Bertoua 1er projetée le 30 avril 2016 de 12 heures à 18 heures à la Place des Fêtes.
Il est important de souligner que devant le refus de l’autorité administrative de recevoir notre déclaration de manifestation publique, le parti s’est résigné à recourir aux services d’un huissier de justice. Malgré le recours à un huissier de justice, monsieur le Sous-préfet a, en violation des lois, refusé de délivrer le récépissé.
Puis, comme pour conforter la thèse du complot d’Etat, celui-ci nous a plutôt servi une correspondance dans laquelle il affirme que «la Place des Fêtes de Bertoua (n’est) pas réservée aux meetings des partis politiques ( et que ) le stade départemental de Bertoua (n’est) pas disponible pour les mois d’avril et mai 2016 (…) » avant de déclarer son «impossibilité de vous délivrer un récépissé de déclaration de manifestation publique pour les raisons sus évoquées et vous rappelle que la situation sécuritaire prévalant dans la région et en général, ponctuées par des attaques, enlèvements et tueries n’est pas propice aux manifestations de grande envergure sur la voie publique».
Dans notre lettre de transmission accompagnant notre déclaration de manifestation publique, nous informions monsieur le Sous-préfet que des militants du RDPC, originaire de l’Est, nous avaient déjà déclaré publiquement que jamais ils ne laisseraient le MRC et son président Maurice Kamto tenir un meeting dans «leur ville».
De plus, nous informions monsieur le Sous-préfet des menaces physiques dont étaient déjà victimes nos militants dans son territoire de commandement et l’invitions à ne pas soumette l’Etat à la volonté du RDPC. Anticipant sur le complot, nous lui rappelions respectueusement que l’arrondissement de Bertoua 1er venait d’accueillir un important meeting du RDPC au cours duquel des appels à candidature de leur camarade Paul Biya avaient été lancés et surtout s’était achevé par une marche dans les artères de la ville dans une certaine camaraderie avec les autorités administratives.
Nous terminions cette lettre de transmission en informant monsieur le Sous-préfet que nous détenions les preuves, sous différentes formes, du meeting et de cette marche du RDPC à travers la ville et en appelant son attention afin qu’il veille au strict respect de la loi sur les réunions et les manifestions publiques, au risque de prendre une décision illégale et surtout discriminatoire.
Face à cette énième tentative de musellement, le MRC prend à témoin l’opinion nationale et internationale et appelle monsieur le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, le Chef du Gouvernement, et très respectueusement monsieur le Chef de l’Etat lui-même, à rappeler aux fonctionnaires du Corps de la Préfectorale l’obligation d’impartialité qui confère à leurs décisions l’autorité et la légitimité.
En effet, il y un plan obscure visant à couper le MRC et surtout son Président National, le Pr. Maurice Kamto des Camerounais. Il est urgent qu’il soit rappelé aux autorités administratives qu’elles doivent réintégrer la République pour éviter de mettre en péril la paix dans notre pays.
Le MRC souhaite que les plus hautes autorités de l’Etat reprennent la main dans cette affaire afin que le 30 avril, de 12 heures à 18 heures, à la Place des Fêtes, où, comme le prévoit la loi, à tout autre endroit désigné par monsieur le Sous-préfet, le MRC tienne paisiblement son meeting. Par la même occasion, nous prions ces hautes autorités de l’Etat de veiller particulièrement au respect des droits politiques du MRC à travers la République que certains ont décidé de pousser à la faute.
Le MRC ne cèdera pas à ces provocations, ses responsables et ses militants sont déterminés à conquérir le pouvoir par des moyens politiques. Comme depuis son lancement, il travaille à faire de la politique autrement, dans le respect des lois républicaines ainsi que des autorités qui les incarnent. Le Corps de la Préfectorale et ceux qui dans l’ombre les instrumentalisent ne nous détourneront pas de cet objectif qu’un système électoral juste devrait nous permettre d’atteindre en 2018, ou avant.