Va-t-on vers une mobilisation générale contre Eneo à Douala? Tout porte à le croire au vu de la tension qui monte jour après jour. Depuis quelques semaines, la capitale économique subit des coupures intempestives d’électricité.
La quasi-totalité de ses quartiers est partiellement alimentée par Electricity of Cameroon (Eneo).
« Trop, c’est trop. C’est devenu systématique. Chaque soir de 18 h à 21 h 30, mon quartier est sevré de l’énergie électrique », témoigne un habitant très remonté du quartier Pk 10. Qui se dit prêt à en découdre avec les agents releveurs d’Eneo lors de leur prochaine descente dans son domicile.
Même son de cloche non loin de là à Pk 8. Ici, le courroux des populations est à son comble. « Le budget de ma ration quotidienne a augmenté. Les menus chamboulés à cause de la rupture inopinée du courant. Qui va payer la note en cette période de vacances de grande consommation? », S’interroge Agnès, une ménagère visiblement dépassée.
Difficile de charger son téléphone, ou autres appareils électroménagers sans interruption du courant électrique.
Les plaintes sont identiques dans les quartiers de la ville. Les dégâts matériels (pourriture des vivres dans les frigos, panne de l’électroménager, etc) dus à cette interruption et au retour brusque du courant sont incalculables. La désolation s’installe.
La semaine dernière, une famille de trois personnes a été décimée dans son sommeil à la suite d’un incendie déclenché après un retour brusque du courant. Les victimes avaient omis de débrancher le câble du téléviseur qui donnait accès aux images.
Mais si certains usagers se disent résigner en s’accommodant à la nouvelle donne d’Enéo, d’autres consommateurs par contre tentent personnellement ou par groupe de se mobiliser pour faire entendre leur voix.
C’est le cas de Dovie Kendo qui s’est mobilisée le weekend dernier à la direction générale d’Eneo à Bonanjo.
La comédienne protestait contre cette entreprise à la suite de l’annulation de son spectacle dû aux délestages. La société civile est entrée dans la danse cette semaine avec la Ligue camerounaise des consommateurs (Lcc) de Delor Magellan Kamgaing.
Qui a lancé depuis hier, une campagne de non paiement des factures d’électricité jusqu’au retour normal du courant électrique et à son paiement au juste prix.
Les politiques ne sont pas exempts avec le Rassemblement républicain démocratique du Cameroun (Rrdc) de Michel Bouba, qui donne jusqu’à la fin du mois en cours le rétablissement de l’électricité et de l’eau, faute de quoi ses militants vont investir la rue.