Opinions of Tuesday, 28 February 2017

Auteur: Dr Thomas Essono

Dérapage sur les plateaux de télévision

Dr Thomas Essono, enseignant en Télévision Dr Thomas Essono, enseignant en Télévision

L’enseignant de télévision fait une analyse sur la posture que devrait adopter le journaliste lors d’une interview. La toile étant acculée, par des avis mitigés sur le clash observé entre l’écrivaine Calixthe Beyala et le journaliste Luc Perry sur le plateau de L’Arène du 19 février 2017.

Le clash observé le 19 février dernier sur le plateau du programme L’Arène de Canal 2 International entre l’écrivaine Calixthe Beyala et le Luc Perry Wandji, Directeur de l’Information de LTM TV, n’est pas le premier qu’enregistre la scène médiatique camerounaise. Car, comme le rappelle si bien le quotidien Mutations dans son édition du 27 février 2017, qui peut oublier la jambe plâtrée d’Alain Fogue, trésorier du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), posée sur le plateau de l’émission Canal presse diffusée tous les dimanches sur Canal 2 International.

Approché par le quotidien Mutations, le Dr Thomas Essono, enseignant de télévision, parle de ces dérapages qui tendent à devenir récurrents, et de la posture du journaliste qui a la charge de conduire une interview.

Concernant les dérapages en télévision, l’enseignant de télévision déclare: «les dérapages qu’on observe dans certains médias sont le signe du désordre qui règne dans le monde de la presse. On a l’impression que plus on en fait mieux c’est. L’idée populaire, voire populiste, qui règne au quartier veut que les journalistes impertinents soient les meilleurs. C’est une idée fausse que les médias doivent combattre. D’autre part on a le sentiment que certains médias n’ont pas de ligne éditoriale et quand ils en ont une, ils ne la respectent pas».

Sur la posture à adopter par le journaliste le Dr Thomas Essono déclare: «avant l’interview le journaliste doit annoncer les règles à l’interviewé: la durée de l’interview, le type de dispositif et le cadre de diffusion. Le journaliste amorce l’interview par des questions simples, fermées et familières et utilise si possible les mêmes mots que ceux de l’interviewé. Il ne doit pas mettre la réponse dans la question et éviter les jugements de valeur. Si vous prenez l’interview qui a créé le clash dans l’émission «L’Arène» sur Canal 2, c’est que le critique littéraire s’adressant à Calixthe Beyala a insinué dans l’élaboration de sa question que Mme Beyala n’était pas quelqu’un de sincère. Quand vous demandez à votre invitée si elle peut être sincère, pour une fois c’est un jugement de valeur qui ne passe pas pour quelqu’un habitué à la télévision comme Calixthe Beyala. Le journaliste a manqué de professionnalisme».