Opinions of Monday, 15 February 2016

Auteur: Hiondi Nkam IV

De Koah je me mêle !

C’est reparti pour un tour. Samuel Eto’o et son ex amante Nathalie Koah viennent de franchir un nouveau cap dans ce thriller dramatique qui tient une partie du peuple camerounais en haleine depuis une vingtaine de mois. Le fer vient à nouveau d’être porté par Nathalie Koah sous la forme d’un livre révélation à paraitre ce 18 Février et dont le titre, Revenge Porn, en dit long sur la texture et le fond.

Comme bien de camerounais, j’observais jusqu’ici ce mélodrame sentimental entre deux êtres à la sexualité débridée avec la distance que commandent les errements de lendemains amoureux qui déchantent. Pas un chat à fouetter, le peuple à d’autres problèmes. Mais le livre de l’ancien agent d’escale de Camair- co (largement diffusé sur internet avant sa sortie officielle) invite à un recadrage éthique dans une société cannibalisée par les chantres de contre-valeurs.

Face à un tel déferlement d’obscénités et de débauche sexuelle on est bien forcé de s’interroger sur les ressorts et les enjeux d’une affaire qui a transformé une fille anonyme du quartier Nkoldongo en véritable bête médiatique. Alors de Koah je mêle ?  

Ascension par le c…

Je me mêle de cette affaire pour dénoncer l’appétit vorace d’une fille prête à tout pour s’ouvrir le paradis factice du luxe, des traces et des paillettes. Rien dans le parcours de Nathalie Koah n’inspire le respect. Dans son propre témoignage, on découvre une femme obnubilée par l’argent et qui enchaine des conquêtes sulfureuses pour décrocher le graal. Apôtre de l’ascension par le cul, elle n’a rien ménagé pour assouvir sa passion bestiale pour l’accumulation matérielle. Au contact de la star Eto’o, elle frémit et plaque son petit ami qui était pourtant prêt à l’épouser.

Quand elle découvre les curieux penchants sexuels de la star, elle ne le quitte pas. Mieux, elle s’y accommode et couche dans le domicile que le footballeur partage avec sa compagne Georgette à Barcelone. Excédée dit-elle par la pression d’un Eto’o qui lui commande de sales besognes sexuelles, c’est dans les bras d’un autre illustre Casanova fortuné (Fally Ipupa) qu’elle va se consoler. Et quand son examant décide de la jeter en pâture sur la toile, c’est un haut fonctionnaire du pays (qu’elle nomme « qui tu sais ») qui lui donne 20 millions de FCFA pour voyager et se refaire une santé morale. Quelle veinarde !

Insatiable, l’ex amante de l’ancien  capitaine des Lions s’est clairement lancée dans une vaste entreprise chrématistique de son idylle clandestine. Outre qu’elle engrange des prébendes des « ennemis d’to’o », elle a lancé une ligne de sous-vêtements (pour femmes libres ?) et aurait signé deux juteux contrats pour un livre et un film relatifs à son aventure avec le footballeur. Quand sortira-t-elle de cette Eto’o dépendance marketing ?  

prince fortuné

De Koah je me mêle pour m’indigner de cette dérive éthique qui balise aujourd’hui la vie de jeunes camerounaises. Tant et si bien qu’on s’interroge sur l’hostilité et le rejet que suscite Nathalie Koah au sein d’une bonne frange de la population féminine du pays. Si bien de femmes sont contre Nathalie parce qu’elle représente ce que la femme a de plus avilissant, une autre franche se mord les doigts et les lèvres de ne pas avoir été à cette « illustre place ». J’en appelle donc à un sursaut éthique chez nos jeunes filles pour qu’elles réapprennent le sens de l’effort par le travail et l’engagement total sur un projet éducationnel qui reste le vrai gage objectif du succès et de l’ascension sociale.

La pauvreté  ambiante n’excuse pas l’obsession matérialiste et d’ailleurs le prince charmant fortuné n’arrive qu’une fois sur mille. C’est à Polytechnique, au CUSS, dans nos Universités et Grandes Ecoles que se trouve l’élite féminine de demain. Pas à la Sanza, au Byblos ou dans quelque couloir libidineux qui donne droit à un lucre aussi factice qu’éphémère.