Opinions of Saturday, 4 February 2017

Auteur: Célestin Ngoa Balla

De la nécessité de se révolter contre le FMI

Le monde court actuellement vers une autre période de grande crise - Epoch Weekend Le monde court actuellement vers une autre période de grande crise - Epoch Weekend

Selon l’hebdomadaire Epoch Weekend de la semaine dernière, c’est aux experts du Fonds Monétaire International (FMI) et partant aux institutions financières internationales qu’il faut demander les comptes de la crise qui sévit et menace de s’aggraver dans de nombreux pays. Le journal note qu’à aucun moment, les théories et prévisions de ces experts ont été justes. «Dans un rapport de 2015, le Fonds Monétaire International (FMI) prévoyait pour 2016 une croissance de l’économie mondiale aux environs de 3,8%.


Pourtant, en octobre 2016, cette prévision a été réduite à 3,1 pour cent et il n’est pas sûr que ce dernier chiffre soit effectivement vrai» indique le journal à titre d’exemple. Raison de cet échec catastrophique des institutions qui imposent pourtant leur dictat en Afrique? L’application de plusieurs fausses théories. La première est la fameuse loi du libre-échange. Cette théorie pensée en 1817 par David Ricardo est obsolète, trop vieille pour être efficace à l’ère du numérique. Sans compter que David Ricardo n’avait pas tenu compte des pays tournés vers le protectionnisme. «Dans les pays en développement, la théorie de libre-échange imposée par le FMI était supposée créer des emplois. Echec sur toute la ligne».


Il est aussi reproché aux experts de la finance internationale de «réduire le monde avec toutes ses idiosyncrasies en une petite formule mathématique supposée prédire le futur, à la façon des prophètes et magiciens», critique l’universitaire Steve Keen. Le plan le plus à la mode actuellement chez les experts de la finance internationale est celui dit de l’'équilibre général stochastique dynamique. Il affirme que l'offre corresponde à la demande, et que l'économie fonctionne comme une horloge dont les aiguilles tournent sans que quelque choc exogène vienne les perturber. En théorie comme en pratique, ces différents plans ont été complètement à côté de la plaque.


A en croire Epoch Weekend, au FMI et dans les autres institutions financières mondiales, on est conscient depuis longtemps de l’inefficacité des théories et mesures d’ajustements imposées pourtant particulièrement aux Etats africains. Malgré le désastre, les experts de la finance internationale ne font rien pour reconnaitre leurs erreurs. L’orgueil de défendre leurs titres d’experts et la complicité de ne pas s’attaquer mutuellement sont, entre autres, des raisons qui poussent les experts du FMI de ne pas changer la façon de jouer. Alors que le monde court actuellement vers une autre période de grande crise. L’autre raison serait la crainte de se retrouver au chômage ou à la recherche d’un emploi qui rapporte.


«La plupart des gens qui ont des emplois dans de grandes institutions financières sont exposés à des risques extrêmes de se retrouver au chômage. Dès lors, ils ne diront que des choses qui les aident sécuriser leur positions», avance l’analyste américain Brock. Ce dernier est d’ailleurs de ceux qui pensent qu’il est impératif de se détourner de la façon actuelle de faire les choses au sein des institutions financières internationales.


Trump contre les institutions de Breton Wood


Le nouveau président américain n’a pas perdu de temps pour se rebeller contre les institutions financières. Il a libéré son pays de tous les accords de libre-échange et serait sur le point de revoir le système bancaire de son pays. Ceci dans le but de relever son pays en redynamisant l’économie et en créant des emplois.


A en croire le New York Post, cinq jours seulement après la prestation de serment de Donald Trump, c’était un boom inédit à Wall Street depuis 120 ans. Plutôt que d’écouter des directives venant des institutions monétaires, Donald Trump avait préféré s’asseoir avec des patrons d’entreprises de son pays. Ensemble, ils semblent avoir trouvé la formule pour refaire des USA un grand pays. De quoi inspirer nos présidents en Afrique.