L’actuel ministre des Transports dont les dérives aussi ahurissantes les unes que les autres ont fait l’objet de nombreuses dénonciations tant par la presse que par l’opinion publique est subitement devenu selon des bouffonneries publiées par certains journaux, un homme « saint », « travailleur acharné » dont le débarquement à la tête du Mindef serait le fruit des coups bas orchestrés par ses ennemis de l’ombre.
Edgar Alain Mebe Ngo’o, l’ancien ministre délégué à la présidence de la République chargé de la défense, envoyé en exil au ministère des Transports lors du réaménagement du gouvernement du 02 octobre 2015, serait à en croire certains journaux, victime des réseaux maffieux, jaloux de son ascension fulgurante au sein du sérail.
Pourquoi donc, se demande certains, certainement et assurément de sa place de dauphin déclaré de Paul Biya et en même temps son sosie. Ça sera peu de choses. En effet, qui n’a pas observé la démarche d’Edgar Alain Mebe Ngo’o empruntant les marches de l’escalier de l’esplanade avant du Palais de l’unité, lors du dîner offert en l’honneur du président Français François Hollande en visite d’Etat au Cameroun.
A quelque exception près c’était du Paul Biya craché à la seule différence que la démarche de Paul Biya est naturelle, mais son sosie s’emploie à faire comme lui. Cette campagne médiatique visant à polir son image peut-elle le remettre en selle ?
Des choses et bien d’autres qui confortent dans leur position ceux qui estiment à tort ou à raison qu’Edgar Alain Mebe Ngo’o n’a toujours pas digéré son éviction du précieux fauteuil de Mindef. Les habitués des couloirs du Palais de l’unité affirment qu’un Mindef rencontre plus régulièrement le président de la République par rapport au Premier ministre.
Mébé Ngo’o a toujours bénéficié d’un accès direct au président, qui n’est pourtant pas réputé pour sa proximité avec ses ministres. Or, un ministre des Transports rencontre le chef de l’Etat seulement à des circonstances exceptionnelles telles qu’un voyage ou le retour du couple présidentiel ou encore lors d’une visite d’Etat d’un hôte à la dimension du président de la République.
La thèse des pleurs et des regrets de l’enfant terrible de Zoétélé, au regard de sa situation actuelle a d’autant plus été confirmée, que le ministre des Transports a entonné les jérémiades en lieu et place d’un discours au cours de la cérémonie de réception officielle des 09 nouvelles locomotives acquises par le concessionnaire Camrail à Douala le 19 octobre 2015. Une situation qui a donné libre cours aux commentaires sur cette façon si particulière de pleurnicher même si une sagesse Bantou dit qu’on ne doit pas empêcher à un enfant qui a été bastonné de pleurer.
Il faut sauver le soldat Mebe Ngo’o
Les actions entreprises pour un retour en grâce d’Edgar Alain Mebe Ngo’o peuvent-elles porter des fruits ? Difficile de répondre par l’affirmative dans la mesure où son éviction serait consécutive à une pléthore d’actes que le président de la République a eu le temps d’observer pendant près de 7 ans que ce dernier a trôné à la tête du Mindef.
Des nombreux dysfonctionnements dans l’armée, son tempérament de chef martial autoritaire, son arrogance qui aurait aliéné le soutien que certains généraux influents lui apportaient au quotidien. Que dire enfin, de soc escorte agaçante, plus imposante que celle du Premier ministre chef du gouvernement. Aujourd’hui dans la rue et même dans les casernes, certains continuent de penser que Mebe Ngo’o est le grand perdant du réaménagement du 02 octobre 2015.
Ceci dans la mesure où ce dernier était pourtant l’enfant gâté du régime au parcours particulier. Issu de la préfectorale, il a été pendant sept ans, directeur du cabinet civil de la présidence de la République avant d’être propulsé en 2004 à la tête de la délégation générale à la sûreté nationale (Dgsn), puis au ministère de la Défense en juin 2009.
Il avait donc, jusqu’ici été perçu comme un fils spirituel de Paul Biya. Avec cette nouvelle tournure que vient de prendre sa carrière politique, son avenir au sein du gouvernement s’écrit en pointillés dans la mesure où, selon les exégètes de la méthode Biya, lorsqu’une « star » du gouvernement qui rêvait du secrétariat général de la présidence pour parachever sa stature de dauphin atterrit aux Transports, c’est qu’il est poussé vers la sortie par la petite porte.