Opinions of Friday, 14 July 2017

Auteur: ebugnti.wordpress.com

Des évêques pris pour cibles par des proches de Paul Biya

Les évêques contredisent les  conclusions officielles des enquêtes Les évêques contredisent les conclusions officielles des enquêtes

Le système Biya essaierait de mettre certains évêques sous pression pour diviser l’épiscopat camerounais.


C’est l’autre terrain où s’investiraient actuellement des représentants de l’Etat du Cameroun, ou ce qui passe pour l’être. Il s’agit de faire toute sorte de chantages en douce à certains évêques camerounais.

L’élite politico-économique serait ainsi mise à contribution. Ces « laïcs très engagés »auprès du gouvernement dans ce que les évêques du Cameroun ont appelé « assassinat brutal » de Mgr Jean-Marie Benoît Bala, usent eux aussi de l’argument de la dignité.

Le même que nous avons déjà évoqué dans un précédent article concernant les gouvernements de la sou-région : « laisser tomber afin d’enterrer Mgr dans la dignité ». Selon notre source, ce sont « les grands bienfaiteurs de l’Eglise ». « Et il y en dans toutes les régions et de toutes les tribus », poursuit-elle.


Il est même possible que l’on use d’autres subterfuges pour faire du chantage au évêques. L’objectif est « d’affaiblir la ligne actuelle, dure et inconciliable, qui est alignée toute derrière la déclaration du 13 juin 2017 ». Ainsi, l’on pourrait donner le sentiment que les évêques sont divisés.
Les manœuvres ont déjà commencées dans ce sens, dans les médias notamment. Depuis quelques jours en effet, on laisse entendre qu’il y aurait deux groupes qui s’opposent au sein de la CENC, dont une tendance souple portée par Mgr Jean Mbarga, archevêque métropolitain de Yaoundé.

« C’est de la pure manipulation ou de la diversion », indique notre source. « Je ne peux pas vous garantir que les évêques soient d’accord sur tout, poursuit-elle, mais je peux vous assurer que personne, au sein de l’épiscopat camerounais, n’envisage que la thèse du Procureur soit admise, surtout avec les preuves qu’ils ont ».

« Aucun évêque ne veut entrer dans l’histoire comme étant celui qui a aidé à conclure au suicide d’un autre évêque « brutalement assassiné », indique une autre source. « Si vous avez suivi Mgr Jean Mbarga lors de son interview à radio vatican, le 15 juin dernier, ajoute-t-elle, vous avez sans doute vu qu’il avait exactement la même émotion, sinon d’avantage encore que Mgr Samuel Kleda le 28 juin, sur Rfi ».

Tout cela vise donc à « faire diversion et diviser l’épiscopat ». On peut certes s’appuyer, de bonne foi, sur les divergences presque légendaires entre Yaoundé et Douala au sein de l’Eglise camerounaise. Mais d’un autre point de vue, c’est sans doute aussi une bonne chose pour notre épiscopat qu’il y ait ces deux tendances. Ce qui a servi jusqu’ici à trouver des solutions médianes et justes.

Ce serait surtout oublier, poursuit notre source, « que les plus grands noms de la contestation ecclésiale au régime Biya sont venus de la Province Ecclésiastique de Yaoundé, notamment par Mgr Jean-Baptiste Ama, Mgr Jean Zoa, le révérend père Jean Marc Ella, pour ne citer que ces trois là, d’illustre mémoire ».