Opinions of Saturday, 11 March 2017

Auteur: fr.allafrica.com

Dette publique: la crédibilité du Cameroun hypothéquée ?

La FMI était à Yaoundé pour discuter des modalités La FMI était à Yaoundé pour discuter des modalités

Selon le Fmi, la dette publique du pays s'est considérablement alourdie et les marges de manoeuvre extérieures et budgétaires se sont sensiblement amenuisées.

Après Yaoundé, du 20 janvier au 06 février derniers, le Cameroun et le Fonds monétaire international (Fmi) vont poursuivre à Washington aux Etats-Unis d'Amérique, dans les jours à venir, des discussions en vue de la mise sur pied d'un plan de redressement de l'économie camerounaise qui bénéficiera de l'accompagnement de l'institution de Bretton Woods.

Ce programme, qui comportera un certain nombre de mesures d'austérité, si on s'en tient au bémol qui devrait être mis sur certains projets gouvernementaux dits de seconde génération jusqu'en 2019 alors qu'ils devaient être lancés dans leur immense majorité cette année, ouvrirait la voie à une reprise économique durable et une croissance plus forte et plus inclusive du pays, selon le Fmi.

L'accent devrait ainsi être mis sur l'achèvement et la mise en exploitation des projets structurants dits de première génération, tels que les barrages hydroélectriques de Lom Pangar, Memve'ele et Mekin, le Port autonome Kribi, entre autres infrastructures qui auraient un impact immédiat ou à court terme sur les conditions de vie des populations.

La principale raison pour laquelle la plupart des projets structurants de seconde génération vont être mis entre parenthèses, fait remarquer le Fmi, c'est que « la dette publique s'est considérablement alourdie et les marges de manoeuvre extérieures et budgétaires [du Cameroun, Ndlr] se sont sensiblement amenuisées ». Ce qui signifie en clair que la soutenabilité de la dette extérieure du pays aurait pris un sérieux coup ces dernières années, du fait de la baisse considérable de ses recettes d'exportation et principalement celles pétrolières.

« Le gouvernement a un cash-flow négatif depuis 2010. Cash-flow signifie marge d'autofinancement, en l'occurrence toutes nos marges sont négatives, a commencer par le déficit budgétaire, puis le déficit commercial et reste à savoir si les dons équilibrent notre balance des paiements, j'en doute. Avec un cash-flow négatif on ne doit plus emprunter.

Or, notre gouvernement emprunte même l'apport personnel pour valider les prêts des stades en construction. Le Cameroun se trouve en pleine crise des finances publiques », conclut sèchement l'économiste Bernard Ouandji. Pour mémoire, au 31 décembre 2016, la dette du Cameroun est estimée à 4725 milliards F Cfa, soit 26,3% du Pib .