Sur le chemin de 2018, plusieurs positionnements s’opèrent déjà comme pour porter l’espoir de ceux qui s’y impliquent, notamment dans le sens du « j’étais là avant » ou du « je veux ma part », ou encore du « je peux mieux faire » ou du « je compte sur vous ».
De nouveaux protagonistes ont ainsi intégré la marche vers cette tentative d’alternance. S’il y avait changement, je crois que le statut quo serait toujours de mise, car les grandes questions du Cameroun aujourd’hui ne sont pas le fait des clivages politiques, mais bien des forces qui échappent justement à ces entités ou pseudo entités.
Sur la question sécuritaire par exemple, qui constitue aujourd’hui une grosse inconnue, avons-nous un parti politique qui prétendrait lever les incertitudes qui pèsent sur nos têtes ? Si oui, j’aimerai bien que l’on nous dise lequel. Certains analystes parlaient de « guerre d’épuisement ».
Si cela a un sens, ça voudrait dire que cette variable intègrera le contexte au jour du changement, c’est-à-dire dans deux ans. En considérant que ce ne sont pas les partis politiques qui soient menacés, mais bien le pays dans son intégrité nationale, n’est-il pas temps de répliquer en 2018 en termes de « pays » et non plus de « parti » ?
Sur la question de notre politique monétaire, ou dirai-je de notre souveraineté monétaire, avons-nous un parti politique ayant les clés pour fermer définitivement les accords de dépendance avec les anciens maîtres ?
Il a été démontré déjà qu’un Cameroun émergent en 2035 relève essentiellement d’un fantasme à la mode. Et comme par malchance, l’effort de guerre viendra ralentir les ambitions, donc sûrement les réalisations prévues. N’est-il pas temps de mutualiser justement les compétences pour recadrer vers l’excellence cette dynamique de « Pays Emergent en 2035 », question de permettre à toutes les forces d’y participer, donc de s’y reconnaître ou de s’y identifier ?
Sur la satisfaction des désidératas internes ou l’apaisement des pressions internes du chef particulier de la Jeunesse qui constitue une bombe à retardement, lequel des partis politiques actuels peut prétendre avoir assez de solutions pour combler les attentes de ces gens ?
Leur première maladie étant le chômage (au mieux l’emploi précaire), on aura besoin de beaucoup de forces pour y trouver un remède, notamment dans la mise sur pieds d’une véritable base de développement industriel à moyen et long terme pouvant de manière structurelle endiguer la question du chômage. Un seul parti politique au Cameroun peut-il porter sur lui cette mission ?
Aujourd’hui, la Jeunesse du Cameroun est en droit de prendre en main son destin. Elle le fera de toute façon. Elle en a la force, elle en a l’intelligence, elle sait en tout cas que le combat est perdu d’avance s’il n’est pas livré, donc ne décevra pas. Elle livrera ce combat. Face à la violence des loups qui lorgnent les petites poches de croissance qu’offre le pays de Martin Paul Samba, il faudra tenir le coup avec force, avec détermination mais surtout avec clarté.
Au regard de l’expérience politique actuelle, une innovation politique s’impose. Soit, tous les partis s’unissent pour tenir un seul langage global mettant en avant exclusivement l’intérêt prioritaire du Cameroun et le refus d’être berné à nouveau, soit chacun ira dans son petit coin comme à chaque échéance et cette fois-ci, ce n’est plus le parti des flammes qui gagnera, mais c’est plutôt les véritables flammes de l’enfer venues d’ailleurs qui brûleront.
Tous les Hommes politiques, ainsi que les leaders apolitiques qui sont un temps soit peu consciencieux savent bien que le contexte actuel est spécial. Avoir en soi en premier lieu le SALUT DU CAMEROUN oblige ainsi chacun d’eux à reconnaître que la géographie politique actuelle est entièrement dépassée, inadaptée et surtout trop exposée aux moindres soubresauts externes.
Elle est simplement en inadéquation avec d’une part la résistance que l’on recherche, mais surtout avec le large ratissage populaire cohérent et homogène que l’on souhaite dans un projet type « NEW DEAL » adapté au Cameroun des contemporains, c’est – à-dire basé simplement sur la réalisation complète et profonde des potentialités du Cameroun, au profit premier du Cameroun.
Faut-il donc composer l’avenir avec un modèle qui ne fonctionne pas ? Si les leaders Camerounais d’aujourd’hui sont conscients des enjeux, ils sont donc aussi au courant qu’au moins pour la période 2018, il faudrait canaliser l’énergie affectée au chômage politique actuel des 299 partis politiques (exempt le R) vers ce qui nous élèvera et nous protègera mieux, à savoir la construction d’un projet de société unitaire et global, cohérent et inclusif.
A côté de cette démarche, les 300 partis politiques que comporte le Cameroun constituent pour le moment un « risque d’inimitié interne » face auquel il faudra trancher, notamment à chaque fois que l’intérêt national serait menacé.
Vivement que nos leaders qui s’engagent en aient bien conscience. Car la Jeunesse ne laissera cette fois-ci personne lui voler son destin, et ce, à tout prix.