Opinions of Monday, 30 May 2016

Auteur: fr.allafrica.com

Douala : Du sucre mais...

De nombreux commerçants préfèrent écouler le produit importé en raison d'un gain meilleur.

Dans les trois marchés sillonnés par les reporters de Cameroon Tribune hier mercredi 25 mai 2016, (Mboppi, New-Deido et Central), le sucre importé trône en première place sur les étals, et c'est le plus demandé par les clients. Aurélien W. est propriétaire d'une échoppe au marché Mboppi. Dans sa boutique, on trouve surtout des produits de première nécessité, dont le sucre. Pour le moment, il dispose d'un bon stock de sucre de production locale dans son magasin. Cependant, avoue-t-il, il s'avère difficile de l'écouler. A cause principalement de son coût, plus élevé que celui des sucres venus de l'étranger.

« Nous recherchons d'abord notre profit. Si c'est l'importé qui se vend bien, nous passons plus de commandes, ce qui se fait au détriment du produit local », explique-t-il. Deux problèmes sont posés par les grossistes, revendeurs, voire tenanciers de cafétérias et autres boulangers que nous avons rencontrés. Le coût élevé du sucre produit localement, et sa consistance (il est jugé trop friable). Le sac de 50 kilogrammes du sucre produit par la Société sucrière du Cameroun (Sosucam) coûte 28000 francs, tandis que celui importé du Brésil (du même poids donc) est vendu à 25000 francs.

Pour Jean de Dieu F., revendeur au marché Mboppi de Douala, le choix est fait d'avance pour le sucre importé, car au bout il y a un bénéfice plus substantiel. « Lorsqu'on avait supprimé l'importation, le sac revenait à 26000 francs, ce qui était encore acceptable. Comme le prix est passé à 28000 francs, le marché, comme vous pouvez le constater, est inondé des produits venus d'ailleurs », précise Jean de Dieu F.

Samira N., elle, tient un tournedos et est une grande utilisatrice de sucre pour la consommation de ses clients adeptes des tasses de café ou autres. Elle pose pour sa part le fameux problème de consistance des produits locaux. « Quand j'achète un paquet de sucre en carreaux du Cameroun, au bout de trois jours, il s'est complètement effrité et là il est difficile de maîtriser les quantités à mettre dans une tasse de lait ou de café. Le sucre importé, lui, ne pose pas de problème », explique la commerçante. Et du coup, on devine le choix qu'elle opère... Relevons que ce problème de consistance du sucre local a amené des commerçants, soucieux de réduire leurs pertes, à trouver une astuce : ils le détaillent pour certains dans des sachets plastiques. On en trouve de plusieurs formats : 1 kilogramme, 500 grammes etc.