Est-ce que Léopold Maxime EKO EKO, dans sa situation actuelle, de là où il se trouve et alors que quelqu'un d'autre assure son intérim à la tête de la DGRE, a qualité pour déposer plainte contre l'atteinte alléguée à l'honorabilité de la DGRE ?

Même s'il est constant que Léopold Maxime EKO EKO n'est que prévenu dans l'affaire de l'assassinat sauvage de MARTINEZ ZOGO, moralement ou trouve-t-il le courage pour porter plainte dans une affaire de diffamation alléguée de responsabilité - et pas de culpabilité - dans l'assassinat de Suzanne ZAMBOUE ?

Surtout lorsque le communiqué sur lequel il fonde sa plainte a expliqué clairement en quoi lui et son épouse ABEGA MBEZOA, comme d'autres d'ailleurs, étaient considérés comme responsable dudit assassinat.

Ce communiqué que chacun peut aller lire dit que, quels que soient les résultats de l'enquête judiciaire, le MRC considère que ceux qui ont enlevé, torturé, détenu, jugé et condamné illégalement Pascal ZAMBOUE sont par avance responsables d'avoir privé son épouse Suzanne de la protection de son époux.

Autrement dit, si la condamnation de Pascal ZAMBOUE avait été légale, nul n'imputerait l'assassinat de son épouse à personnes d'autres qu'aux assassins que l'enquête judiciaire va, on l'espère, débusquer. Or sa condamnation totalement illégale a débouché sur la conséquence fatale de l'assassinat de son épouse dans leur domicile familial.

Le Groupe de Travail des Nations-Unies sur la Détention Arbitraire (GTDA) a constaté cette illégalité. Et au-delà, les faits et le droit le démontrent et le démontreront même dans 100 ans. Du coup, tous ceux qui y ont concouru sont par conséquent responsables - pas coupables - de l'assassinat de son épouse Suzanne ZAMBOUE. Ils en portent une responsabilité morale indéniable. Leurs enfants, petits-enfants, familles et amis doivent être au courant de cette sinistre responsabilité qu'ils n'ont pas le courage d'assumer publiquement.

Parmi ceux-ci, Léopold Maxime EKO EKO qui a organisé sans qualité ni titre son enlèvement et sa séquestration par la Direction des Opérations de la DGRE qui dirigeait son complice présumé dans l'affaire Martinez ZOGO, Justin DANWE. Son épouse, ABEGA MBEZOA qui, en sa qualité de présidente du tribunal militaire a supervisé la condamnation illégale à 7 ans de prison de Pascal ZAMBOUE, un civil, au tribunal militaire par le carriériste MISSE DJONE Beaudouin sur la base non seulement d'un MESSAGE -FAX illégal du MINAT mais de faits tronqués et de pièces apocryphes.

Par ailleurs, on est surpris que EKO EKO porte plainte contre Paul CHOUTA pour avoir publié un communiqué officiel d'une organisation légalisée dont l'authenticité n'est pas contestée. C'est curieux comme démarche de la part d'EKO EKO et de ses avocats. Plusieurs sites et personnes ont pourtant relayé ce communiqué. Pourquoi EKO EKO s'acharne-t-il sur Paul CHOUTA ?

C'est vrai qu'après avoir échappé lui-même à un assassinat dont les auteurs courent encore, malgré sa plainte et les nombreux éléments mis à la disposition des enquêteurs, Paul CHOUTA s'est montré incisif dans la recherche de la vérité dans l'affaire de l'assassinat de MARTINEZ ZOGO. Ceci d'autant plus qu'il figurait lui aussi sur la fameuse liste des personnes à éliminer pour protéger la pègre.

En tout état de cause, ce procès, si le pouvoir qui y a tout à perdre la laisse se tenir, s'annonce palpitant. Ce sera une mise en bouche du procès de 42 ans du régime BIYA -RDPC que tous les Camerounais attendent avec impatience. Assassinat du capitaine GUERANDI, enlèvement et torture de Me Abdoulaye Harrisou, les nombreux rescapés du centre de torture de Maroua Salak que dirigeait le sinistre commissaire ZEH, les détenus anglophones enlevés pour avoir refusé de se laisser corrompre au début de la crise anglophone qui sont passés par la DGRE dont EKO EKO met l'honorabilité en débat et en public etc. sont autant de sujets qui alimenteront certainement le Cross Examination lors de ce procès qui s'annonce historique.