S’il fallait désigner un capitaine du courant Makossa Disco-Funky ; ce serait : Eko Roosevelt.
La variante Disco-Funky est l’une des fusions les plus intéressantes que le Makossa ait reçu.
Comme vous le savez certainement, le Makossa est le résultat d’un syncrétisme.
Le Makossa est donc le résultat d’une influence à la fois interne et externe. S’il fallait synthétiser le Makossa en une formule mathématique, cela pourrait être :
Bolobo + Essewé + Assiko + Rumba Congolaise + Merengue + High-life = Makossa
En effet, le Makossa originel s’est par la suite diversifié et s’est adapté aux rythmes en vogue au fil des époques. C’est ainsi que vers la fin des années 60, le Makossa s’est enrichi en intégrant des éléments de « funk » résultat de l’influence Funky-disco. Le mouvement funky-disco a techniquement influencé le Makossa au niveau des cuivres, du jeu de basse, du beat de la batterie et aussi de l’onomastique (de nombreux artistes ont adopté des noms américains et le look qui allait avec).
Louis Roosevelt Eko est un chanteur, auteur-compositeur, interprète, arrangeur, musicien et musicologue Camerounais qui a contribué à révolutionner le Makossa en y ajoutant une teinte de Funk, de Jazz, de Soul et de Disco. Son père était un pasteur de l'église presbytérienne Américaine qui s'est implantée à Batanga et sa mère Camerounaise, la fille du chef Batanga.
Elève au lycée technique de Douala, il acquiert une base musicale qu’il consolide en jouant dans les fêtes et bals scolaires.
Il touche son premier cachet en 1963 au mariage de William Eteki Mboumoua avec la fille de Paul Soppo Priso, le premier milliardaire du Cameroun. Il avait alors pour chef d’orchestre, un certain Manu Dibango. En une soirée, Il gagna 70.000 Fcfa de l'époque, quasiment l’équivalent du salaire mensuel qu’il percevait en travaillant dans une entreprise de la place (65.000 Fcfa).
Il débarque en France après un séjour remarqué en Afrique de l’Ouest ; il se forme à l’Ecole Normale de Musique de Paris de 1970 à 1973 et intègre le Conservatoire Musical de Gentilly de 1973 à 1975. Il joue avec plusieurs musiciens aux styles variés et fonde dans le milieu des années 70 un groupe de Funk appelé Dikalo avec Vicky Edimo et Sammy Massamba. Avec ce groupe, il enregistre un album et est invité à se produire dans plusieurs festivals.
En plus d’être un grand pianiste, il est aussi un très bon guitariste, un chef d’orchestre émérite et un arrangeur accompli. Il accompagne aussi plusieurs artistes français (Johnny Hallyday, Claude François, Nino Ferrer entre autres) et Afro-antillais.
Avec le guitariste Congolais Sammy Massamba, Eko Roosevelt va former la paire des arrangeurs « maison » et des directeurs artistiques de l'écurie Safari Ambiance. C'est ainsi qu'Eko Roosevelt a propulsé plusieurs vedettes de la musique Africaine comme Toto Guillaume, Marthe Zambo, la chanteuse Ivoirienne Aïcha Koné, le Congolais Tanawa, les chanteurs Gabonais Martin Rompavel et le regretté Pierre-Claver Zeng Ebome ainsi que la regrettée chanteuse Congolaise M'Pongo Love entre autres en jouant sur leurs disques et/ou en les arrangeant.
C’est son premier 45 tours Mbemba’A Munyengue / Nalandi (qui signifie « Je pars » ou « Je m’en vais ») sorti en 1975 qui révèle au grand public son immense talent de chanteur, auteur, compositeur et arrangeur. Nalandi connaît un succès retentissant. Le 45 tours est consacré disque d’or.
En 1978, il sort Funky Disco Music dont le titre éponyme reste à ce jour l'un de ses plus grands succès.
Quelle est votre chanson préférée d’Eko Roosevelt ?