Il y a quelques semaines, les partisans de M. KAMTO s’opposèrent à ce qu’il assiste à une émission de la CRTV pour présenter son programme face aux autres candidats, et notamment, aux représentants du RDPC.
L’étrange motif était qu’il ne pouvait débattre qu’avec Biya, candidat comme lui !
Comme si Biya avait encore besoin de se faire connaître ! Biya, tout le monde le connaît et il n’a pas besoin de débattre pour glaner ses voix ! Il est là depuis 36 ans, et dans l’imagerie popularire, il y a identité entre le nom « Biya » et le mot « Président ».
C’est tout le contraire de Kamto qui a besoin de se faire connaitre et de convaincre, et qui doit pour ces motifs se présenter dans tous les lieux de visibilité!
Alors que les Camerounais n’avaient pas fini de regretter cette attitude, voilà, rebelote !
LIRE AUSSI: Vision 4: Ernest Obama et son piège pour Maurice Kamto
Vendredi dernier, le journaliste OBAMA de Vision 4 a invité le candidat KAMTO à une émission où il pourra présenter son programme politique.
Au lieu de se pencher sérieusement sur ce qu’il va dire pour faire de ce passage inédit un spectacle mémorable, voire décisif pour sa promotion, les mêmes partisans montent en force, et le dissuadent d’y aller, sous l’étrange motif que les experts qui vont l’interroger sont tribalistes !
Mais un candidat peut-il gagner des élections au Cameroun en excluant ceux qui passent pour ne pas l’aimer ? N’est-ce point l’occasion de prouver que ses détracteurs ont tort ? Il me semble que dans sa conquête du pouvoir, il a aussi besoin des votes qui suivent ces détracteurs !
Un homme politique peut-il rêver d’une meilleure occasion ? A savoir, mettre les points sur les « i », en direct face à des gens qui le contestent et devant le peuple camerounais ?
La logique de l’esquive permanente ne peut pas payer. Car tout le monde y lit clairement une démarche de vendeur à la sauvette qui voudrait refiler une pacotille à un client. Il vient alors avec une promotion agressive, demande au client de sortir vite l’argent et de payer, mais refuse de le laisser examiner la marchandise.
Ces pratiques sont certainement valables au marché de Mokolo, mais pas sur le champ politique au Cameroun.
On ne peut pas indéfiniment maintenir une haie de protection autour d’un candidat pour le dispenser d’une contradiction sérieuse, à travers des techniques de tricherie où il prépare des réponses à des questions posées d’avance et qu’il vient débiter devant des interlocuteurs complaisants.
LIRE AUSSI: Election 2018: Garga Adji critique violemment le projet de Joshua Osih
Et ce serait terrible pour son image que Kamto, par peur d’être éprouvé par des experts qui ne lui sont pas affiliés, se débine sans cesse des vrais débats ouverts en recourant à des arguties aussi sottes et aussi ridicules.
Parce qu’à ce moment, il confirmera ce que ses détracteurs ont toujours dit de lui, à savoir qu’il n’est qu’une camelote que ses partisans tentent de réfiler aux électeurs, avec des méthodes de « buy and sellam ».