Il y a près de 50 ans, Mongo Beti dans Main basse sur le Cameroun (1972), faisait observer que la présence de Maître Louis Pettiti , avocat à la cour d'appel de Paris, qui avait pris « fait et cause pour l'organisateur d'un des plus détestables procès politiques qu'on ait observés depuis longtemps, et pas seulement en Afrique », n'était qu'une stratégie de la normalisation.
La présence de faux observateurs se réclamant de Transparency International à l'élection présidentielle du 7 octobre 2018, obéit, elle aussi à un savant montage de normalisation.
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La création d'une agence de presse fictive (Agence Cameroun Presse) et l'entrée en jeu de la CRTV que son Directeur Général a rebaptisé « Tam-tam du président » sont autant de techniques qui ne trompent guère.
Alors que Transparency International était vilipendé hier par le régime lorsqu'il traitait de la corruption au Cameroun, que n'avons-nous été surpris d'entendre les griots du Grand Tam-Tam accueillir avec amabilité des prétendus représentants de l'organisme précédemment vomi. ´D'après les informations qui circulent sur le net, lesdits observateurs auraient été recrutés par un des plus puissants alliés sur lequel repose le régime. Cet allié lui fournit armes, munitions et divers soutiens techniques pour ses diverses armées. On a pris soin de recruter des barbouzes parlant français même s'ils sont issus des pays différents.
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Si le régime n'a rien à se reprocher, si l'organisation de l'élection était si transparente, pourquoi donc avoir éprouvé le besoin de fabriquer en amont de faux observateurs ? Pourquoi les avoir fait fuir dès qu'on a découvert le pot aux roses ? Bientôt le Tam-Tam du président va nous abreuver des motions de soutien du régime de tous les coins du pays et de condamnation des mal-pensants, bien sûr.