Opinions of Wednesday, 18 April 2018

Auteur: Louis-Martin SAMÉ MBELLA

Elections 2018: le message d’un président de parti à la jeunesse camerounaise

Le nouveau parti politique Cameroun Nouvelle Génération (CNG) vient d'être lancé Le nouveau parti politique Cameroun Nouvelle Génération (CNG) vient d'être lancé

Chaque génération doit prendre conscience de sa mission et, dans une relative transparence, l’accomplir ou la trahir.

J’exhorte la jeunesse camerounaise à se mobiliser et à s’impliquer dans la construction de notre pays. Ayons un sursaut d’audace, remplissons notre mission et redonnons au Cameroun toute sa grandeur.

Camerounaises, camerounais, mes Chers compatriotes,
En cette période difficile et de grande incertitude où l’avenir semble s’assombrir, et où beaucoup commencent à être gagnés par le désespoir, j’ai, après une longue réflexion, décidé de m’engager avec force dans la vie politique de mon pays, parce que je veux mettre toute mon expérience et toute mon énergie au service de mon peuple.

Par conséquent, j’entends partager avec vous, la conviction qui est la mienne, celle d’appartenir à une grande nation, le Cameroun, à une grande communauté, l’Afrique Centrale, à une grande civilisation, celle de l’Afrique berceau de l’humanité.

Les générations d’hommes politiques qui nous ont précédés ont essayé de faire ce qu’elles pouvaient. Dans un contexte économique et social bien singulier, elles ont fait des choix. Nous pouvons les contester, nous pouvons toujours les discuter mais, à l’évidence, les nombreuses réformes structurelles dont le pays a fortement besoin n’ont toujours pas été faites.
Le constat est accablant, notre pays accuse un immense retard de développement.

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Il ne s’agit pas pour moi de me livrer à une critique facile et stérile ; ces générations ont su préserver la paix, ce bien d’une valeur inestimable de notre héritage.

Nous devons aller de l’avant, activer le processus de construction d’un Cameroun moderne et tourné vers l’avenir, un Cameroun qui gagne !
C’est là ma préoccupation majeure et c’est ce qui anime résolument ma démarche.

Dans cet esprit, une nouvelle formation politique, le Cameroun Nouvelle Génération (CNG), que j’ai l’insigne honneur de conduire et d’animer, a pour ambition de s’inscrire durablement dans vos existences, avec la noble tâche de relancer le débat, d’incarner l’alternance et d’apporter des solutions concrètes pour un meilleur épanouissement de nos populations .
Mes chers compatriotes, je vous propose tout simplement, de bâtir, ensemble, une société juste, équitable et solidaire.

Une société dans laquelle se combineront la précieuse expérience des aînés et l’élan d’une Nouvelle Génération porté par le dynamisme des jeunes, une Nouvelle Génération capable de mettre sur pied une bonne gouvernance et, surtout, capable d’apporter des solutions innovantes pour faire face aux défis de la mondialisation.

Soyons conscients et fiers d’appartenir à la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), c’est une chance pour nous de faire partie de ce grand marché en devenir. En effet, il va de soi que la CEEAC est une nécessité et une obligation pour tous les pays de la sous-région de pouvoir commercer, échanger et travailler ensemble.

Nous devons, cependant, accélérer le processus d’intégration et bâtir ensemble une véritable communauté de projets et, ensuite, une grande Afrique Centrale politique.

Cinquante-huit années après les indépendances, les pays africains de la zone franc (PAZF) n’arrivent pas à accéder à la souveraineté monétaire.
Il serait vital pour nous de définir une véritable politique monétaire prélude essentiel pour le financement de nos économies.

Pour moi, il est évident que le franc CFA est tombé en désuétude ; nous devons dans les années à venir mener une grande réflexion et une remise à plat sur le bien fondé de cette monnaie et en tirer toutes les conséquences.

C’est, dans cette dynamique, que nous pourrons accomplir l’oeuvre de nos pères fondateurs, Ruben Um NYOBE, Félix MOUMIE, Ernest OUANDIE, OSENDE AFANA, Marcel BEBEY EYIDI, Barthélémy BOGANDA, Patrice LUMUMBA et bien d’autres, oeuvre commencée mais inachevée par le cours de l’histoire il y a bientôt 60 ans.

Dans la mesure où nous devons tenir compte d’un monde en perpétuelle mutation, nous avons le devoir de nous battre, sans relâche et de manière active, contre les maux qui minent notre société mais aussi d’intensifier la lutte contre la corruption.
Mes chers compatriotes, ensemble, nous pouvons écrire une nouvelle et belle page de l’Histoire de notre pays.

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Nous devons mener un combat acharné contre le chômage et prendre à bras le corps la question de l’emploi, faire de la réinsertion des jeunes notre priorité.

Nous devons mettre en place des équipements structurants modernes : aéroports, routes, ports, transports, réduire la fracture numérique afin de garantir un meilleur accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).

Forts de ces réalisations, nous réussirons à favoriser un climat propice pour les investissements, nous pourrons créer les conditions d’une véritable industrialisation de notre pays, en sortant de l’économie de comptoir tout en impulsant une réelle industrie touristique.

Notre Agriculture est essentielle au soutien de notre économie, nous devons la moderniser, la diversifier !
Nos populations sont fortement pénalisées par de fréquents délestages ; nous devons utiliser, de façon rationnelle, nos énormes ressources en eau et en électricité.

Nous devons accroître notre production pétrolière et minière, optimiser ces véritables leviers de notre croissance, investir dans les énergies renouvelables, tout en préservant notre environnement, en vue d’un développement meilleur et durable.
Mes chers compatriotes, nous ne pourrons relever tous ces challenges que si nous avons une population en bonne santé, ce qui est loin d’être le cas.

Notre continent traverse une crise sanitaire sans précédent qui a mis au grand jour les carences et la fragilité de nos systèmes de santé. Il serait impératif de rendre plus efficient nos unités de veille sanitaire surtout en matière de contrôle et de lutte contre les maladies transmissibles ; mais nous
devons aussi renforcer nos efforts de coopération avec les grands centres de référence des pays occidentaux.

Je veux, en ces circonstances dramatiques, rendre un hommage vibrant et compatissant à toutes les victimes de la terrible épidémie de fièvre Ebola qui touche nos frères et soeurs de Guinée, du Libéria et de la Sierra Léone ; à toutes ces familles qui sont dans la douleur, je leur apporte mon indéfectible soutien ; qu’ils trouvent en ma démarche, l’expression de ma profonde compassion. Nos coeurs sont avec eux et notre force à jamais.

Nos hôpitaux, dispensaires et centres de santé, sont sous-équipés et manquent cruellement de personnels qualifiés ; nous devons moderniser notre système de santé, bâtir une réelle protection sociale, mettre en place une assurance maladie afin de permettre un meilleur accès aux soins et aux médicaments pour l’ensemble de nos populations.

Notre système éducatif, qui, jadis, a fait la fierté de toute l’Afrique Sub-saharienne, est en panne ; nous devons adapter notre offre de formation et surtout mettre un accent tout particulier sur la recherche scientifique.

Notre appareil judiciaire devra être plus indépendant et plus performant.
Nous devons accentuer la professionnalisation de nos forces armées et les rendre plus opérationnelles, plus efficaces, afin de mieux garantir notre sécurité et celles de nos frontières face à de nouvelles menaces terroristes.
Nous devons mettre sur pied une diplomatie d’avant–garde.

Nous devons inlassablement lutter contre la pauvreté et faire de nos espaces ruraux de véritables lieux de vie.
Voilà quelques grandes lignes de notre projet de société, que nous souhaitons enrichir avec vous.

Je veux m’adresser plus précisément à la jeunesse camerounaise toute entière : soyez conscients de votre potentiel, vous êtes intelligents, créatifs, habiles et productifs, mais beaucoup d’entre vous se retrouvent dans la rue, alors qu’ils sont diplômés ; cette situation est inacceptable.

Je veux aussi m’adresser à nos valeureux chefs d’entreprise, qui se battent sans compter pour soutenir le marché de l’emploi. Mes chers amis, je vous demande de doubler, tripler vos efforts, je vous demande de nous aider à redonner le goût du travail à tous ceux qui sont en mesure d’exercer un métier, je vous demande de nous accompagner à créer des possibilités de stages d’apprentissage, à favoriser les formations en alternance, à ouvrir vos entreprises aux jeunes ; je vous demande tout simplement, de recruter les jeunes, de leur donner leur chance !

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Ensemble, nous devons créer de nouveaux modes d’organisation, innover pour rester un pays attractif. Nous devons explorer ensemble, toutes les pistes sans exception, trouver de nouvelles solutions pour réduire fortement le chômage et donner du travail à tous.

Mes chers frères et soeurs, vous, cette vaillante, dynamique et belle jeunesse camerounaise, nous avons un projet et une ambition, je vous demande d’être les artisans de ce projet. Je vous demande d’avoir la foi !
Je lance donc un appel solennel à toutes les forces vives du pays, à tous les camerounais, où qu’ils se trouvent.
Rejoignez ce mouvement qui a pour ambition de redonner à notre peuple, toute sa fierté.

Ayons présent à l’esprit cette pensée qui a rythmé la vie de Nelson Mandela : « Je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme ».
Suivons la route tracée par nos aînés, prenons l’exemple de ce grand homme qui a fait la fierté et la grandeur de l’Afrique.
Notre destin est entre nos mains, nous sommes l’espoir et nous incarnons l’avenir de notre peuple.

Remettons, au coeur de notre quotidien, nos valeurs ancestrales, l’Amour du prochain, l’Humanisme, le Respect, la Serviabilité, le Partage, l’esprit de la Communauté, la Générosité, la Confiance, le Désintéressement. Comme Madiba (Nelson Mandela), soyons habités par l’esprit Ubuntu.
En guise de conclusion, je vous fais partager cette vision panafricaniste, qui est le sens de tout mon combat politique et de mon engagement ; Kwamè N’krumah disait ceci :

« Divisés, nous sommes faibles. Unie, l’Afrique pourrait devenir, et pour de bon, une des plus grandes forces de ce monde. Je suis profondément et sincèrement persuadé qu’avec notre sagesse ancestrale et notre dignité, notre respect inné pour la vie humaine, l’intense humanité qui est notre héritage, l’Afrique unie sous un gouvernement fédéral, émergera non pas comme un énième bloc prompt à étaler sa richesse et sa force, mais comme une Grande Force dont la Grandeur est indestructible parce qu’elle est bâtie non pas sur la terreur, l’envie et la suspicion, ni gagnée aux dépends des autres, mais basée sur l’espoir, la confiance, l’amitié, et dirigée pour le bien de toute l’Humanité»
Mes chers compatriotes, nous pouvons, et nous devons construire, ensemble, un Cameroun moderne et tourné vers l’avenir.