Opinions of Friday, 15 November 2024

Auteur: English Cameroon for a United Cameroon

'Elisez un nouveau président du parti': une mauvaise nouvelle annoncée au gens du RDPC

Paul Biya Paul Biya

Message aux membres du parti RDPC: veuillez organiser votre congrès et élisez un nouveau président du parti/candidat à la présidentielle ; M. Biya ne peut pas gagner ou truquer les prochaines élections sans de graves conséquences.


Chers frères et sœurs,

Nous remercions Dieu Tout-Puissant en qui nous vivons, bougeons et avons notre être. Nous le remercions pour le don de la démocratie constitutionnelle et pour la possibilité d’un multipartisme compétitif. Ces deux dons protègent davantage notre liberté et notre souveraineté populaire. Tout comme nous ne devons pas permettre à un seul parti de prendre en otage nos institutions et notre constitution, nous devons également dénoncer tout arrangement qui prend en otage un parti politique donné. Un parti politique, une fois créé, est un bien public destiné à faire progresser notre démocratie constitutionnelle. La fête n'est pas la propriété de la personne qui l'a créée ou reconditionnée à partir d'une fête antérieure. Mais cette semaine, alors que M. Biya a célébré ses 42 années de captivité à la présidence avec de fausses victoires électorales, nous sommes alarmés par le crescendo du refrain chanté par ces fanatiques du RDPC qui veulent que M. Biya se présente à nouveau. Admettons que certains d’entre eux le fassent par crainte d’être accusés de nourrir des ambitions présidentielles ou d’envisager de soutenir un nouveau chef de parti. Mais comment cela est-il possible, alors que nous, Camerounais, attendons des membres du parti RDPC qu’ils s’excusent auprès de nous pour les décennies de destruction causées à ce beau pays ?

Alors, aujourd’hui, nous voulons adresser un message à nos frères et sœurs inscrits au RDPC. Ils ont le devoir, envers ce beau pays qu’est le Cameroun, de veiller à ce que le RDPC soit géré comme n’importe quel parti politique moderne. Nous réitérons aux membres du RDPC qu'ils doivent organiser leur congrès de parti pour aborder les questions clés. Parmi ces questions clés figurent l’élection d’un nouveau président du parti et l’adoption du fédéralisme dans le cadre de leur programme. Nous leur faisons comprendre que M. Paul Biya n'est pas un candidat compétitif à la présidentielle. Nous prédisons en outre la disparition du parti et les conditions désagréables auxquelles ses membres pourraient être soumis par l’implosion du parti. Il est donc logique que les jeunes membres du RDPC réclament un congrès et un renouvellement de la direction de leur parti.

1. Membres inscrits au RDPC : Le congrès de votre parti se fait attendre depuis longtemps ; vous devriez exiger qu'un congrès soit organisé le plus tôt possible.

1.1. Selon les statuts du RDPC, un congrès du parti doit être organisé tous les cinq ans. L'objectif d'un tel congrès est de définir les positions du parti par rapport aux besoins politiques, économiques, sociaux et culturels du pays. Le congrès devrait également élire les différents niveaux de direction du parti.

1.2. Outre la session ordinaire du congrès tous les cinq ans, le président du parti ou le bureau politique peut également convoquer un congrès extraordinaire. Cela signifie qu’il faut s’attendre à au moins un congrès tous les cinq ans. Bien que cette condition soit légèrement nuancée pour indiquer que le président du parti ou la direction peut raccourcir ou étendre l'intervalle entre les congrès, pour le fonctionnement démocratique et responsable du parti, il doit y avoir un congrès entre les élections présidentielles.

1.3. Dans le contexte d’un climat politique compétitif, la nécessité de congrès fréquents devient évidente. C'est pourquoi le RDPC a organisé un congrès ordinaire en 1990 lors de l'avènement du multipartisme, un congrès extraordinaire en 1995, un congrès ordinaire en 1996, et des congrès extraordinaires en 2001 et 2006, et le dernier congrès ordinaire en 2011. Si ce souvenir est exact, alors il n’y a pas eu de congrès du RDPC depuis 13 ans.

1.4. Cela ne veut pas dire que les congrès précédents étaient véritablement démocratiques et que les membres du parti participaient librement. Le RDPC est une continuation du parti Union nationale camerounaise de M. Ahidjo. Dans le monde francophone, les partis s'identifient malheureusement au chef du parti. Certains partis utilisent le visage du chef du parti dans leurs articles promotionnels. Il n’y a eu aucune place pour la dissidence ou les réformes progressistes au sein du parti. Cela explique la persécution de Mila Assoute et d’autres voix progressistes du parti, même après leur départ du parti. Certaines de ces voix progressistes ont reconnu la nécessité de revenir à un système de gouvernement fédéral. En raison du modèle de leadership patrimonial adopté par le parti, ces bonnes idées sont généralement punies.

1.5. Même face à une telle répression et à une telle myopie, le RDPC a reconnu le défi lancé par le SDF dans les années 1990 et au début des années 2000. C'est pourquoi il a fallu organiser des congrès. Ces congrès ont également été rendus possibles par la force relative du chef du parti, aujourd'hui à la veille de son 92e anniversaire. Mais le défi posé par une opposition plus forte qu’en 2011 et 2018 exige du sérieux de la part du RDPC s’il cherche à rivaliser de manière transparente et équitable lors des prochaines élections.

1.6. La nation est confrontée à de nombreux défis et le RDPC doit y répondre de manière à rendre le parti compétitif. Il serait peu clairvoyant de la part du parti de compter sur la disqualification de concurrents puissants, de truquer les élections ou de continuer à manipuler les listes électorales et le calendrier électoral. Un défi important est la nécessité de revenir à un système de gouvernement fédéral afin de résoudre le conflit dans l’ancien Southern Cameroons. Si nous organisons des élections libres et équitables, des mesures d’opinion pourront démontrer qu’aucun parti politique ne remportera les élections présidentielles et la majorité parlementaire sans céder à cette réforme indispensable.

1.7. De nombreux Camerounais ne croient pas que le RDPC puisse se réformer et devenir un véhicule de développement et de stabilité politique. La nomination d’un successeur, sous la forme d’un décret, ou la candidature de M. Paul Biya aux élections, ou une concession individuelle à la demande de fédéralisme de M. Biya, ne parviendront pas à apaiser les craintes de nombreux Camerounais. Ils les considéreront comme des gadgets destinés à tromper les Camerounais. Il est important que ces décisions majeures soient prises dans le cadre du congrès de manière transparente et démocratique.

2. Si M. Paul Biya est le candidat du RDPC à l'élection présidentielle de 2025, alors le RDPC perdra. Tenter de récupérer cette perte par la fraude électorale ou la disqualification préventive de candidats forts déclenchera une période de protestations et de troubles civils qui se terminera par la sortie humiliante de M. Paul Biya de la scène politique camerounaise.

2.1. Les membres du RDPC doivent reconnaître que M. John Fru Ndi a remporté l'élection présidentielle de 1992. M. Biya a volé cette victoire et il est maintenant allégué que son armée a promis d'organiser un coup d'État si le pouvoir était remis à M. Fru Ndi, un anglophone. Même s’il n’y a pas de preuve solide, cela ressemble beaucoup au mécanisme utilisé par France-Afrique pour sauvegarder le système mis en place par la France.

2.2. La fraude électorale de 1992 a été précédée par la suppression de plusieurs candidats au sein du système à parti unique et suivie par des tentatives systématiques visant à affaiblir les partis d'opposition puissants, en plus de la fraude électorale.

2.3. En 2018, il a été démontré au Conseil constitutionnel qu’ELECAM ne pouvait pas prouver analytiquement que le décompte final des résultats des élections était basé sur les résultats des bureaux de vote à travers le pays. Ils n’ont pas réussi à démontrer que les résultats reflétaient la volonté du peuple camerounais. Nous avons montré dans des analyses précédentes que nous estimons, sur la base de sondages d’opinion précédents et d’autres renseignements, que M. Biya n’a pas obtenu jusqu’à 50 % aux élections de 2018. Nous pensons en outre que M. Biya et M. Kamto avaient une force politique comparable, de sorte que l’un ou l’autre aurait pu gagner si les élections avaient été transparentes. Le Conseil constitutionnel n'a pas réussi à annuler l'élection ni à recommander un recomptage transparent car le conseil est rempli de biyaïstes, dont certains sont toujours membres des organes politiques du RDPC même après leur nomination. En effet, récemment, il a été affirmé que le président du Conseil constitutionnel aurait assisté à une réunion tribale dont la principale motion était une motion de soutien à la candidature à la réélection de M. Paul Biya.

2.4. D’après ces récits historiques, M. Biya est un voleur d’élections qui n’a pas peur de répéter la même chose. Mais la question reste de savoir si l’adage, 99 jours pour le voleur et un jour pour le propriétaire, peut s’appliquer au Cameroun. Nous n’avons pas besoin de compter littéralement jusqu’à 99 cas de fraude électorale. D’autres actes de fraude envers le peuple camerounais de la part du parti au pouvoir ont été enregistrés. Les prêts contractés au nom de l'État du Cameroun sont destinés à la campagne politique du RDPC pendant les années électorales. Les ordinateurs achetés pour nos étudiants portent les initiales de M. Biya et sont présentés comme cadeaux personnels par M. Biya. Mais il y a des raisons de soupçonner que la prochaine élection présidentielle ne sera pas la même.

2.5. Nous constatons l’enthousiasme dans les campagnes d’inscription des électeurs. Nous voyons de nombreux Camerounais se préparer à surveiller l’élection présidentielle et à veiller à ce que chaque Camerounais sache comment chaque bureau de vote du pays a voté. Nous voyons des partis politiques élaborer des stratégies pour mutualiser leurs forces et améliorer leurs chances de vaincre le RDPC. Nous constatons l’éclairage politique produit par les sondages d’opinion où les Camerounais peuvent connaître la position relative des hommes politiques bien avant une élection. Il est tout aussi important d’avoir une diaspora engagée qui ne soit pas immédiatement sous le charme de la censure et de la répression de la part du gouvernement. Le travail accompli par les militants pour tendre un piège à la communauté internationale est tout aussi stratégique ; ils doivent choisir entre se tenir aux côtés du peuple camerounais ou se tenir aux côtés d’un parti politique potentiellement en train d’imploser. Pour que les pays étrangers et les organisations internationales continuent de bénéficier de l’amitié du peuple camerounais, ils se rendront compte qu’il vaut mieux se tenir aux côtés du peuple. Par conséquent, s’il peut être démontré à plusieurs niveaux que M. Biya, le candidat peu judicieux du RDPC à la présidentielle, a perdu les élections, il y aura alors un gouffre entre le peuple camerounais et les usurpateurs de sa souveraineté populaire. Il sera dans l’intérêt stratégique à long terme de toute entité étrangère de choisir le peuple camerounais plutôt que M. Biya.

2.6. Compte tenu de cette constellation de forces contre la fraude du peuple camerounais lors de la prochaine élection présidentielle, il n’est donc pas opportun de présenter M. Biya comme candidat du RDPC. Cela garantirait non seulement la défaite du parti mais aussi la sortie déshonorante de M. Paul Biya de la scène politique. Il y aura davantage de liesse dans les rues une fois que les troubles déclenchés par une tentative de fraude électorale ratée auront atteint leur objectif de bon débarras. Quatre années de sondages d’opinion réalisés par notre plateforme ont établi à quel point M. Biya est impopulaire. Même certains de ceux qui ont voté pour lui en 2018 peuvent désormais comprendre que continuer à le faire fera de ces Camerounais la risée de l’Afrique.

2.7. De nombreux jeunes se décrivent aujourd’hui comme membres du parti RDPC. Selon nos estimations, le nombre de membres inscrits au RDPC dans tout le pays est inférieur à un million. Mais ces compatriotes doivent avoir intérêt à poursuivre leurs ambitions politiques au-delà de la présidence de M. Paul BIya. Nous appelons donc tous les jeunes membres du parti RDPC à se battre pour l’avenir du parti RDPC. L’avenir du parti RDPC consiste à veiller à ce que vous ne contrariiez pas le peuple camerounais en présentant à nouveau M. Biya comme candidat à la présidentielle. Le faire alors qu’il connaît ses faibles chances de victoire est une déclaration arrogante de l’intention du RDPC de truquer les élections.

2.8. Il est absolument faux de prétendre que M. Biya est aujourd’hui le candidat le plus fort du RDPC. Les sondages ont établi qu'il y a de bons candidats anglophones et nordiques au RDPC. Mettre ces candidats anglophones sur la touche et présenter Biya ou son fils ou une autre personne du clan de Biya cimentera l'image du parti en tant que groupe néocolonial franco-catholique attaché à la doctrine selon laquelle un anglophone ne sera jamais président ou qu'un habitant du Nord ne pourra plus être président. avoir confiance en le pouvoir. Cette pensée étroite et la marginalisation des régions méritantes du RDPC favoriseront l’implosion du parti.

3. Puisqu’il est probable que les membres du parti RDPC ne tiendront pas compte des bons conseils que nous leur avons donnés, nous pouvons désormais prédire l’implosion du parti et les graves conséquences qui attendent les fanatiques du navire Titanic du RDPC.

3.1. La prochaine élection présidentielle sera une compétition binaire. Les deux premières formations politiques recueilleront au moins 80 % des voix. Si le RDPC s'entête à proposer M. Biya ou son fils comme candidat à la présidentielle, il y a de fortes chances que les sondages d'opinion pré-électoraux révèlent que le candidat du RDPC est en troisième position. Les campagnes pour les élections binaires entraîneront en outre une diminution du soutien au candidat en troisième position. Ce contraste saisissant fera de toute tentative de fraude électorale un puissant déclencheur de troubles sociaux qui aboutiront au débarras du pays de l’usurpateur de la souveraineté du peuple.

3.2. Nous pensons que les formations politiques de l'opposition convergeront vers deux ou trois fronts d'opposition importants, dont deux comprendront ou bénéficieront du soutien de M. Maurice Kamto et de M. Cabral Libii dans les camps opposés. Nous pensons désormais que ces deux hommes politiques de l’opposition constituent les deux premiers fronts politiques, si le RDPC dirigé par Paul Biya fait partie des partis. Nous observons la capacité démontrée de la formation politique de M. Libii à s'appuyer sur la base jeune du RDPC. On peut donc s’attendre à l’implosion potentielle du RDPC et à la montée en puissance significative de M. Cabral Libii comme challenger crédible d’un front politique dirigé par M. Kamto.

3.3. Les Camerounais qui ont jusqu’à présent conseillé au RDPC d’entreprendre des réformes de leur programme politique et d’élire de nouveaux dirigeants ne devraient pas être blâmés s’ils se mettent à prier pour l’implosion du RDPC. En fait, ce devrait être le devoir patriotique de chaque Camerounais de prier et d'œuvrer pour la disparition de ce parti, le RDPC, s'il se moque des cris du peuple en présentant M. Paul Biya en 2025.

3.4. Après avoir démontré qu’il n’existe ni véritable démocratie au sein du parti, ni respect des statuts du parti, ni liberté d’expression, nous reconnaissons que nos conseils ne sont rien d’autre que de l’eau sur le dos d’un canard. Si cela est vrai, alors pleurons et célébrons en même temps l’implosion prochaine du RDPC, s’il procède à la folie d’une candidature de Biya. Nous déplorons la perte d’un parti politique en tant que ressource nationale. Et nous devons célébrer par des chants et des danses que notre libération est arrivée. Si M. Biya est le candidat du RDPC l’année prochaine, alors 2025 sera l’année de notre jubilé. A Dieu soit la gloire !

Travaillons à rendre le champ politique compétitif, avec des partis présentant leurs meilleurs candidats, choisis en tenant compte des contributions régionales à l’histoire du parti.

Que Dieu vous bénisse et que Dieu bénisse la Fédération camerounaise alors que nous travaillons vers un Cameroun sans Biya ou un Cameroun sans RDPC.